- T'es vraiment pas bien comme bonhomme toi. Tu me demandes si je connais un équipage pirate qui recrute alors qu'on est sur un navire marchand ? Mais t'es un grand malade ?

- Euh ... ouais. C'est peut être pas la chose à faire ... mais c'est pas grave, je te la pose quand même.

Mon esprit était aussi rapide que mes gestes pleins de charmes et d'une grâce folle je m'approchais de la rambarde du pont du navire. Tout en montant dessus je me tenais fermement au cordage, l'enroulant solidement autour de mon poignet avant  de jouer les équilibristes tout en criant joyeusement "Terre en vue" comme les grands pirates dans les récits. J'aurais voulu faire ça sur le mât du navire mais le temps que je grimpe nous aurions surement déjà dépassé cette petite île étrange et surtout je risquais de transpirer dans ma superbe chemise "Criminal". Elle coûtait une petite fortune, autant dire que j'en prenais le plus grand soin. Chaque jour je la lavais à la main, avec un savon naturel exclusivement et à l'eau de source, froide de surcroît, le tour pour garantir la qualité de l'étoffe mais aussi pour préserver les couleurs d'origine de ce tissus de qualité.

Mais bon, tout cette joyeuseté, cette bonne ambiance à bord de ce navire marchand c'était avant le drame bien entendu. Avec les récents événements qui étaient en train de survenir j'avais la nette impression qu'il me serait impossible d'aller déguster les succulents sorbets passion/mangue de ce très cher glacier chez qui j'avais travaillé, Robert Sleigh que tout le monde surnommait Bob Sleigh. Ce type c'était un génie. Grâce à ses contacts avec les différents producteurs locaux organisés en une importante coopérative dirigée par Maxime Havelaar dit Max, Bob avait su créer des glaces meilleures que celles que l'on pouvait trouver ailleurs. Des produits frais, pour une glace c'est meilleurs d'ailleurs, venant directement de la ferme. Quel bonheur de sucer deux boules avant de s'enfiler le cornet tout en se dorant la pilule au bord de la piscine.

Mais pour le moment le vent s'était levé et l'excitation du moment venait de faire baisser mon mât du coup. Le vent venait de subitement se lever. Enfin le vent ... la bourrasque devrais-je dire, la tempête, l'ouragan, la tornade ... le cyclone même. C'était une véritable frénésie, une explosion aérienne à une puissance que je n'avais jamais vu. Le navire bougeait dans tous les sens. En haut ! En bas ! A gauche ! A droite ! Je levais le doigt et criais au monde autour de moi ...

- Que tout le monde mains dans la man suive le pas ! Allez maintenant tous ensemble ...

Mes paroles se perdaient dans les méandres de ce pauvre navire marchand qui se déchiquetait sous le fracas des vagues. Je priais Saint Mathurin le type qui soit disant avait un œil sur les marins, et tant qu'à faire Saint Éloi pour le remercier de cette boite de petits pois gracieusement offerte en guise de déjeuner et le Saint Glinglin pour me pardonner toutes mes folies passées. Faut dire que j'avais pas vraiment le choix, à côté de moi se tenait l'abbé Résina qui voyait en cette situation désagréable une déroute complète et cuisante. Je n'espérais qu'une seule chose qu'il se plante totalement et que Davy Jones m'oublie aussi par la même occasion. Je n'avais aucune envie d'être invité à son banquet ce soir, d'autant plus qu'avec ce fruit du démon j'avais toutes les chances de couler comme une vulgaire enclume et tomber directement au fond de l'océan attabler avec une lourdeur sur l'estomac.

Par la plus grande des chances, j'avais survécu. Je ne sais pas comment, ni pourquoi d'ailleurs et encore moins grâce à qui ... mais j'étais encore de ce monde. J'allais pouvoir encore fêter à nouveaux ces soirées là, ces fameuses soirées ... où l'on dansait et où on avait la vibe. Mais c'était pas le moment de penser à ça. Je venais de sortir la tête de l'eau, d'une petite marre. J'étais dans une immense grotte aux couleurs chatoyantes tirant sur les bleus et les verts. Les reflets de l'eau, les jeux de lumière, tout cela donnait une ambiance sereine à l'endroit. Pourtant tout n'était pas des plus sain. Proche de moi un type tenait quelques bouts de bois enflammés dans ses mains. Je me jetais sur lui.

- Oh mon Dieu ! Un survivant ! Je ne suis donc pas le seul à avoir échappé à cette fulgurante tempête ? Vous allez bien ? Rien de cassé ? Vous êtes certain ? Laissez-moi regarder, j'ai été secouriste dans le passé. Faudrait pas qu'il vous arrive quelque chose de grave !

Méphisto V. Britannia, drôle de nom. Pas pire que le mien. Mais bon. Voilà quoi. Alors que je lui parlais, je le palpais afin de m'assurer qu'il n'ait aucune blessure. C'était important. Je luis prenais le visage entre les main, l'auscultant avec attention, lui tâtait les cuisses en glissant un peu mes mains. Bref, je faisais fureter mes doigts souples et agiles sur son corps jeune et délicat.  

- Oh mon Dieu ! Un survivant ! Un autre ... et encore un autre.

Sans plus d'affinités malgré mon envie de découvrir d'avantage le corps de ce jeune Apollon j'allais avec la même dextérité réanimer les deux autres personnes proches de moi, prenant à deux mains leurs visages à tour de rôle afin de leur prodiguer un magnifique bouche à bouche dont j'avais la maîtrise. Si avec ça ils ne se réveillaient pas, c'est qu'ils étaient morts. La dernière fois que j'avais prodigué un tel traitement, ... enfin, je ne vais pas faire un dessin.

Voilà, c'était chose faite. Quoi de plus désormais ? Nous étions seuls ... dans une grotte, certes jolie mais sans accès apparents.

- Désolé bel Adonis au nom de braise. Je ne me suis pas présenté, mais sauver des vies c'est primordial ! Pour ma part j'ai un nom à couché dehors que personne n'arrive à prononcer. Pour tout te dire moi même j'ai eu du mal à le retenir et c'est pas faute de l'avoir entendu des années. Si je me souviens bien, je devais avoir neuf ou dix ans le jour où j'ai correctement prononcé mon nom. Ouiiii, je m'en souviens encore, on avait fait une fête grandiose ce soir là pour fêter l’événement. Ma madre avait fait des tortillas et du guacamole maison. Tu connais le guacamole au moins ? C'est une espèce de pâte préparée à base d'avocats, de piments, de coriandre, d'oignons, de tomates et de jus de citron. Mais attention, le citron doit être bien vert. Et les légumes frais surtout. Et attend ! Le plus important, les avocats doivent êtres écrasés et pas réduits en purée. C'est pas bon, c'est tout collant. En fait c'est comme la purée de pomme de terre. C'est meilleure écrasée que mixée.

Spoiler:

Là où se trouvaient tous les trésors.
Marco avait choisi d'embarquer sur le navire marchand qui se dirigeait vers l'île Chimeria dans le but d'amasser les trésors de cette île anciennement inaccessible. Suite à de douteux événements, celle-ci pouvait maintenant être accostée. Personne n'avait encore mis le pied sur cet endroit, personne ne savait les merveilles ou les horreurs que ce lieu cachait. En tant qu'aventurier, que personne à la recherche d'une terre susceptible de devenir un lieu vierge de toute violation humaine, la tentation était grande. D'après les récits, cette terre promise pouvait être la zone tant recherchée depuis des années. Pourtant, peut-être que l'effet « nouveauté » risquait de souiller toute la magnificence qui s'y trouvait actuellement. La venue de Marco Vignali sur ces terres avait donc deux objectifs : savoir si Chimeria était la zone tant espérée et, si oui, voire non, la protéger des envahisseurs qui n'avaient pour objectifs que pillages sans réflexion et destruction. Une mission importante et difficile pour un seul homme, surtout qu'il ne savait pas ce qui l'attendait là-bas, ni même les personnes qui voulaient s'y rendre. Une tâche qui risquait d'être ardue.

Choisir un navire marchand pour se rendre dans un endroit comme ça n'était peut-être pas la meilleure solution disponible, mais elle avait été la seule. Marco n'avait pas un bateau assez robuste peu d'argent en poche. En acceptant de faire quelques tâches basiques à l'intérieur du bâtiment, on lui avait proposé de l'embarquer gratuitement dans une coque de noix beaucoup plus robuste et qui avait de meilleures chances d'arriver à bon port.
Pourtant, malgré que l'idée de départ soit bonne, rien ne se passa comme prévu. Une tempête hors du commun chamboula l'embarcation pendant une nuit complète. Tout l'équipage se démena pour empêcher l'explosion du navire, mais rien n'y fit. Tout le monde sombra dans les profondeurs de la mer alors que l'île était presque en vue. Marco perdit connaissance suite aux différents chocs reçus, la panique n'aidant pas non plus. Il ne se souvint de rien, d'absolument rien. Si ce n'est les quelques secondes qui précédèrent un coup.

Allongé sur le sol, il ouvrit lentement les yeux alors qu'il sentait de l'air chaud s'introduire à l'intérieur de sa bouche. Voyant encore flou, comme lorsque les pupilles sont encore en phases d'éveil, il ne remarqua pas vraiment qui ou quoi lui insufflait de l'air. Quelques secondes tout au plus, avant que tout cela ne s'arrête, avant qu'un violent coup de pied dans le postérieur ne l'aide à se lever et à se remettre debout.
Une main se frottant l'endroit du choc pour faire passer la douleur, le jeune homme tituba, cherchant une paroi ou quelque chose pour se tenir debout. Ce fut finalement sa main droite qui se passa sur des roches humides. Il ne bougea pas pendant quelques secondes, le temps que ses yeux s'habituent à la luminosité de l'endroit. Il remarqua alors qu'il se trouvait dans une grotte, à plusieurs mètres de profondeur, dans une brèche béante. Il voyait la lumière qui émanait du plafond. Il y avait donc une issue vers le haut, mais elle est difficile d'accès, les parois étant humides comme il avait pu s'en apercevoir. Il faudrait donc chercher une autre sortie ou trouver un moyen d'améliorer cette voie d'accès.

Il ne remarqua qu'après les différentes personnes qui se trouvaient autour de lui.
Trois personnes, deux debout, apparemment malmenés par quelque chose d'assez petit et une autre encore allongée. En y regardant de plus près, son réveil lui permettant de retrouver petit à petit ses facultés visuelles, il remarqua la petite masse d'eau qui n'en faisait qu'à sa tête. Quelques secondes plus tard, son voyage autour de toutes les personnes terminé, elle hurla quelques mots incompréhensibles. Quelle était cette chose, apparemment totalement constituée de dos ? Etait-ce une personne, un pouvoir, semblable à celui qu'il avait croisé comme le Bouddha ?

« Je suis Marco Vignali, un explorateur.
Qui êtes-vous et que faîtes-vous ici ? »


Marco avait demandé ça aux deux humains debout tandis qu'il s'approchait lentement de la petite créature aquatique qui bouillonnait de colère. Il lui adressa alors quelques mots pour essayer de la calmer, essayant de lui montrer que ses intentions n'étaient pas mauvaises.

« Bonjour... Petite créature...
Je m'appelle Marco, nous sommes chez toi ? »

Il avait pris le ton le plus neutre possible, pour essayer de mettre à l'aise cette petite chose. Se faire un ennemi dès les premières secondes n'était sûrement pas une bonne idée.

- Ô Joie, Ô Grand Espoir, tu es réveillé bel Apollon aux magnifiques cheveux d'argent. Marco, quel superbe prénom que tu as là. J'espère que mon doux baiser n'aura pas de répercutions fallacieuses sur notre relation naissante. Quant à moi, je suis un pirate parait-il. Mais pirate et explorateur poursuivent le même but non ? Celui de vivre libre et de découvrir les richesses du monde qui nous entoure.  Que dirais-tu de faire un bout de voyage avec moi ? Nous pourrions faire plus ample connaissance, à la lueur d'une bougie, dans la cabine d'une navire en pleine mer où nous admirerions la lune et les étoiles, espérant que les étoiles filantes réalisent nos vœux. Mais je m'emporte. Tel le vent je suis toujours en mouvement et mes paroles fusent semblable à un chant de sirène, gracile, mélodieux, envoûtant, invitant un bellâtre comme toi à venir caresser tes lèvres sur les miennes.

Ma longue tirade envers cet homme au charme fou venait d'être innocemment perturbée par une étrange petite créature marine. Je la supposais marine. Elle était toute mignonne, des formes féminines, enfantines presque. Dommage. Un petit elfe d'eau aurait été tellement plus agréable à regarder. J'étais au sol, affaire rondement menée par cette minuscule déesse aquatile qui m'avait sans le vouloir surement, fait tomber sans une nouvelle petite marre. Mon pantalon trempé, mes fesses humides, je pavanais devant l'Adonis musculeux, espérant que mes charmes agissent. L'attrait pour la lingerie masculine était quelque chose de nouveau, une mode récente lancée par Criminal ma marque fétiche. D'ailleurs en tant que client des plus fidèle, j'avais la chance de pouvoir porter gratuitement une partie des nouvelles collection. J'étais une vitrine vivante de la marque. Normal après tout, ma beauté était reconnue à sa juste valeur. Et bien que mon voisin ne puisse pas rivaliser sur ce domaine, il avait ses charmes et c'est ce que je cherchais.  Avec ce pantalon de toile collé à mon postérieur musclé, ce string noir était des plus visible. Je n'avais plus qu'à me dandiner ici et là pour attiser sa flamme et son désir.  

- Je ne vois plus notre jeune garçon aux torches. Aurait-il eu peur de cette magnifique créature. Le garçonnet serait-il aller pleurer dans un coin pour cette petite douche amicale ? Youhou ? Méphisto ? Pas de réponse ... quelle tristesse de perdre un compagnon ... ah mais non, je ne le connais pas en fait, c'est pas si triste que ça finalement.  Et puis notre dernier compagnon n'est toujours pas réveiller. Faut qu'on le tienne au chaud, il va attraper froid. Quoi que je devrais peut être le laisser alors, il se réveillera bien un jour et je pourrais le réchauffer dans mes bras ... mais je m'égare une fois de plus. Tel le vent je suis toujours en mouvement et mes paroles fusent semblable à un chant de sirène ... mais je l'ai déjà dis je crois ça ...

Après avoir pris soin de mettre l'inconnu de notre groupe près du feu pour qu'il puisse se réchauffer, je rejoignais Marco, tentant d'amadouer la sublime créature.

- Tu crois qu'elle nous comprend ? Tu nous comprends jolie demoiselle ? M'accorderais tu une danse sous l'air de musique joué par les remous des vagues sur les rochers, une valse entraînante n'est-ce pas ?

Un clin d'œil en guise d'invitation, ma main en avant, index tendu. J'espérais seulement que pour elle, pour son peuple, c'était également un signe "d'invitation" et non pas une insulte ou quelque chose de pire. Afin de l'inciter d'avantage à me suivre, je commençais à chantonner ...

- La lala lala la lalala lala ....

 

Marco attendait toujours patiemment la réponse du petit esprit aquatique, ne la quittant pas des yeux. Il entendit les différentes paroles de l'homme qui l'avait réveillé grâce à son souffle. Ses dires indiquaient des tendances sexuelles autres que celles connues à l'accoutumée. D'après ce qu'on pouvait en entendre, d'après les dernières paroles qu'il avait pu prononcer, on comprenait que son attirance allait pour les personnes du même sexe. Le charpentier n'en tint par rigueur, ce n'était pas le premier excentrique qu'il croisait, ce ne serait sûrement pas le dernier.
Il ne répondit pas aux avances, préférant regarder le petit être. Sa réponse se faisait attendre et cela n'annonçait rien de bon.

L'autre personne, qui, finalement, décida de se rapprocher du jeune homme aux cheveux blancs, s'adressa lui aussi à l'esprit, mais sans lui donner le même respect. Pourtant, ses paroles n'avaient rien de vexantes ou de choquantes, mais cela se sentait dans son attitude. Peut-être était-ce même son accoutrement qui n'annonçait rien de bon et qui n'affichait vraiment de rien de respectueux. Marco n'avait pas encore vu le pire, la ficelle qui lui servait à couvrir ses parties intimes. D'ailleurs, bien qu'il n'y pense pas à l'instant, il espérait ne jamais voir cette vision d'horreur ; bien que cela puisse se transformer en une magnifique vue si portée par une femme.

Ce même compagnon d'infortune commença alors à vouloir la toucher, tendant son doigt comme pour l'inviter. Il s'agissait d'un mouvement risqué puisque les coutumes pouvaient être autres et que ce même geste pouvait indiquer la mise à mort du petit être. Marco préféra ne pas s'en mêler.

« Excusez-moi, je vais aller voir si mon compagnon va bien. »

Le charpentier se retira quelques instants. Il se dirigea vers l'autre côté de la grotte et appuya son oreille contre le torse de l'homme. Il n'y entendit rien. Son ouïe n'était peut-être pas très développée et il n'avait jamais opéré cette manœuvre. Il ne pouvait donc pas être sûr de ce qu'il avançait.
Alors qu'il essayait de réveiller la personne en la secouant un peu, Marco parla à l'étrange personne.

« Évite de trop l'énerver, je ne sais pas ce qu'elle nous réserve et je n'ai pas envie de voir tous ces pouvoirs vu comme elle a de la force pour une si petite taille. »

Le belligérant principal s'étant enfui après qu'il ait reçu le torrent d'eau du petit esprit de l'eau, cette dernière semble s'être relativement calmé, d'autant plus que les autres personnes à qui elle avait joué plusieurs tous n'avaient ne s'étaient pas sentie agressées et avaient répondue avec un certaine gentillesse mêlée à une certaine curiosité à ses facéties.

Jetant sur vous une fois de plus quelques vaguelettes d'eau, elle virevolte autour de vos têtes avant de plonger dans une petite marre proche et de disparaître.

Maintenant seuls, vous avez le temps d'observer la grotte et de vous apercevoir une petite entrée dans la roche. Cela semble être l'unique moyen de sortir de là