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Shiratori

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Shiratori Vide
MessageSujet: Shiratori Shiratori EmptyLun 4 Nov - 19:37



One Piece Héritage
Fiche de présentation



~Shiratori


Shiratori 1383604380081300300



Nom : (Vaucourt)
Prénom : (Clarence)
Surnom : Shiratori
Age : 25 ans
Race : Humaine colombe
Lieu de Naissance : Dans votre coeur...euh...East Blue
Camp : Civil
Fruit du Démon ou Arme : Fruit du volatile version colombe
Profession : Un peu de tout, de serveuse de restaurant à assistante dans un show télévisé, en passant par chanteuse d'arrière plan dans un clip de chanson populaire
But : Recevoir le prix nobel de la paix Propager l'amour et effacer la douleur dans ce monde triste et hostile
Autres : Je suis célibataire *bim*



~ Physique


Shiratori possède beaucoup de particularités physiques, on n’en voit souvent pas l’intégralité, tout simplement parce que les gens ne sont pas assez observateurs. Pour commencer par la tête, sa tête humaine, ses cheveux sont très longs, ils lui arrivent facilement au bassin. Elle les coiffe régulièrement avec plusieurs brosses qu’elle garde dans son sac, celui-là même qu’elle a emporté de sa maison au moment de partir explorer le monde. Tout d’abord elle prend une brosse à branches très écartées afin de n’arracher que le minimum de ses cheveux, ensuite elle utilise une brosse à branches plus serrées afin de les rendre lisses et sans nœud en profondeur. Ils sont de couleur mauve assez mystique, ni clair, ni foncé, de la bonne nuance de couleur à son goût. Généralement ses cheveux ne sont pas très fins, ils ont pas mal de volume, malgré ses airs fins, c’est surtout que la plupart de ses mèches sont regroupés naturellement en petites lames qui vont parfois se mettre devant ses yeux quand il y a du vent ; jamais une liasse de mèches, toujours une ou deux lames de mèches, voire un ou deux cheveux, mais jamais bien séparé. Pour continuer vers sa physionomie, elle a deux yeux de couleur bleu marine avec de petites nuances noires, mais qui se voient facilement quand elle a la larme à l’œil, quand elle pleure ou quand elle bâille, ou quand on la regarde de près. Elle ne s’épile pas les sourcils, contrairement à une grande partie, elle se contente bien souvent de les coiffer délicatement avec une petite brosse très fine, et les nourrir avec un produit spécial ; enfin, avant elle le faisait, maintenant elle utilise sa salive. Oui c’est un comportement adopté pour les dîners aux chandelles, mais selon elle, le monde entier est son futur époux, par conséquent il faut se montrer sous son plus beau jour. Son nez très fin est lui aussi très soigné, comme sa chevelure, elle prend bien souvent des coton-tige pour le nettoyer, mais le plus fin possible, quitte à chercher dans la boite jusqu’à ce qu’elle trouve le moins gros. Quand on s’approche d’un peu plus près, on peut sentir de vieux relents de crème nourrissante qu’elle utilisait jadis dans son foyer parental pour rendre son nez et d’ailleurs tout son visage, doux et d’une senteur évidemment agréable. Parfois on la surprend en train de fouiner dans les magasins à la recherche de fond de teint ou de crèmes nourrissantes, mais elle se force bien souvent à éviter comme la peste ces magasins. Selon elle, les marins et aventuriers ne prennent pas ce genre de choses en compte dans leurs préparatifs matinaux, et si jamais elle devait reprendre ces mauvaises habitudes, elle perdrait un temps précieux pour rien. Certes elle ne néglige pas son hygiène pour autant, elle ne prend juste plus le temps avec des fioritures telles que la crème nourrissante. En ce qui concerne la bouche, elle prend bien souvent des chewing-gums dans son sac pour aisément soigner son haleine qui rappellera bien souvent un fruit ou une combinaison de senteurs fruitées. Ses lèvres sont plutôt fines et lisses, elle ne les utilise pas souvent mais elle en prend soin régulièrement, par exemple si elles sont gercées, elle évite de trop les laisser à l’air libre sans les mouiller de sa salive, le baume pour lèvres ne faisant plus partie de ses accessoires habituels, dorénavant. Pour ses joues, même sans fond de teint, elles restent d’une couleur peau légèrement rosies quand elle se sent gênée par une situation ou pour un compliment qu’on lui fait, ce qui se voit beaucoup, bien que dans ces cas elle aie tendance à cacher sa gêne. Ses oreilles sont plutôt normales, les coton-tige faisant partie de ce qu’elle emporte avec dans son sac, elle se doit de les rendre propres le plus souvent possible ; les gros coton-tige servant évidemment pour les oreilles et les fins pour le nez, bien qu’ils soient tous rigoureusement identiques, bien souvent. Tout est dans le mental, dit-on.

Pour continuer sur le buste et alentour, ses bras sont tout aussi doux que son visage, elle prenait un malin plaisir de s’épiler dès qu’elle voyait le moindre poil sur eux, sans compter tous les soins à la crème nourrissante. Heureusement en quittant son doux foyer, son corps, fort de tant et tant de traitements, est resté tout aussi doux et agréable pour les narines. Bien qu’elle ne soit pas comestible pour le commun des mortels, on ne peut pas passer à côté de l’odeur alléchante qu’elle dégage en permanence à cause justement de ces différentes crèmes et produits appliqués durant tant d’années. Pour sa poitrine, ce serait radotant de parler de sa douceur, car tout son corps est comme ça, parfumé et doux ; par contre Shira ne la trouve pas à son goût, sans doute un peu trop petite pour elle, mais après tout elle est convaincue que le genre masculin est compatible avec le genre féminin. Elle se dit tous les jours que les deux genres sont comme un cadenas à combinaison complexe, et qu’un jour on trouvera le bon code, et chacun trouvera l’âme sœur dans le monde, car tout homme et toute femme est voué à un opposé, tel est le destin ! En ce qui concerne sa taille, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle a la taille de guêpe, pas ronde, même un peu, vraiment maigre, sans avoir la peau sur les os. C’est très pratique par exemple quand elle vole, son corps est très aérodynamique, pas de formes saillantes à part sa poitrine, idéal pour voler facilement et sans même un semblant de déséquilibre. Ses jambes, quant à elles, sont plutôt longues et fines, comme on pourrait facilement le deviner, ce qui fait qu’elle court assez rapidement, sans doute aussi grâce à ses nombreuses tentatives d’envol avant de maitriser les bases de son côté volatile. Bien entendu elle prend souvent soin de ses mains et pieds, surtout les ongles, qu’elle coupe bien souvent aux ciseaux, à défaut du coupe-ongle, et qu’elle essaye un minimum de les limer contre une surface rêche afin de les rendre lisses et bien courbés. Certes c’est très rudimentaire, mais après tout la vie est trop courte pour perdre son temps à se pouponner tous les jours pendant une heure, selon elle, mentalité bien opposée à son ancien soi. Pour terminer cette partie, sa peau est généralement un poil brillante par endroits, sauf au visage où elle assure généralement une parfaite opacité. Elle ne se met jamais et n’a jamais mise de l’huile nourrissante sur son corps, ce n’était pas vraiment son genre, après tout les hommes aiment une certaine part de naturel, trop de superficiel tue la beauté.

En ce qui concerne ses goûts vestimentaires, et comme le veut la règle classique des personnages de manga et animes, elle porte bien souvent la même chose chaque fois. Pas qu’elle ne se lave jamais les habits, mais elle estime avoir un certain style et qu’il ne faut pas trop innover dans des découvertes, au risque de paraître mal à l’aise. Son style, d’ailleurs, comporte plusieurs points importants qui le constituent et qui font la beauté de Shira. Généralement elle lâche ses cheveux, pas de chignon ni d’élastique, car selon elle c’est un nid à nœuds, et comme tout humain à cheveux longs, elle déteste en avoir. Le rouge à lèvre fait évidemment partie de son look, mais elle n’en met jamais des tonnes ni du rouge pétant, souvent de la même couleur que ses lèvres, mais un peu plus tiré vers le bordeaux. Ses oreilles ont toujours été dépourvues de boucle d’oreille, par contre, elle n’a jamais vu l’intérêt de mettre des bijoux à cet endroit, surtout que c’est tellement douloureux de se les faire percer… Au cou, par contre, elle aime l’orner par des colliers, mais pas du bijou, du tissu de la même matière que ses habits, et en une bande très large d’environ cinq-six centimètres, qu’elle accroche simplement au niveau de sa nuque comme un graferait un soutien-gorge. Dessus, sur le fond blanc, il y a généralement une ou deux bandes rouge foncé ou bleu foncé, de manière à ce que ça s’accorde avec le reste. Un peu plus bas, au niveau de la poitrine, Shira porte généralement une sorte de body blanc en cuir à bandes rouge et noir qui lui arrive au niveau du nombril, voire un peu plus haut de quelques centimètres. Ensuite, pour le milieu, elle enfile bien souvent une jupe qui lui arrive juste au-dessus des rotules, et elle opte quasi toujours pour la couleur bleu, parfois turquoise, parfois indigo. Le tissu n’est pas plat, au contraire, il est du genre plié sur la hauteur, et sur tout le contour, ce qui lui laisse une enjambée bien plus large qu’une plate et lisse lui permettrait, comme pour prendre son envol. Souvent, à l’une des jambes, elle enfile une sorte de bracelet élastique de forme variable et de diverses couleurs, mais qu’elle trouve toujours charmants. Ils lui donnent une sorte de personnalisation de son look qui le rend alors non-symétrique, un peu comme une touche personnelle pour prouver qu’elle ne s’habille jamais deux fois pareil, même pour ce petit détail qui est en fait la seule différence. On pourrait s’amuser à détailler les jours de la semaine et les sortes de bracelets qu’elle met à la cuisse, mais c’est totalement aléatoire, que ce soit la sorte ou la cuisse à laquelle elle l’enfile. Aux pieds, elle porte de longues bottes en vieux cuir, réalisées par un cordonnier de longue expérience qui avait su reproduire avec exactitude un vieux style de bottes. Non, l’odeur est celle du cuir normal, il aurait eu du mal à reproduire l’odeur d’antan des bottes de l’Antiquité. Elles sont bien souvent de couleur normale, le brun, avec des talons hauts mais pas en aiguille, et dont le style est évidemment inimitable, vu les ornements qu’on peut apercevoir dessus. L’intérieur est conçu pour un confort à toute épreuve, si bien qu’elle s’y sent toujours à l’aise à pieds nus, que ce soit en pleine course ou en restant longtemps debout. Heureusement Shira était née dans une famille riche, le cordonnier avait largement le budget pour rendre ces bottes d’une qualité supérieure à celles qu’il a l’habitude de fabriquer.

Pour terminer la description, quand elle se transforme en colombe, beaucoup de parties de son corps changent, de couleur comme de forme. Par exemple le plus visible est la tête, quand elle devient animale, elle se recouvre alors d’un fin duvet de plumes blanches qui recouvrent sa tête et même son front, allant jusqu’à la nuque où la chevelure apparaît alors pour descendre jusqu’en bas. Une farandole de plumes recouvre alors sa poitrine pour la laisser bien respirer. Les jambes sont aussi recouvertes de peau, comme sa forme humaine, mais par contre tout le dos du buste est duveteux. Pour ses bras, ils deviennent beaucoup plus maigres et sont agrémentés de nombreuses plumes pouvant faire atteindre ses bras, deux mètres de long chacun, jusqu’au bout des plumes, quand elle déploie entièrement ses ailes. Quand elle se pose quelque part où il y a du monde, elle préfère se retransformer, mais quand il n’y a personne, elle rétracte alors ses ailes contre sa poitrine pour prendre le moins de place possible. Au niveau de ses pieds, ils changent de forme pour prendre celle de deux serres d’environ vingt centimètres de long sur quinze de large. Heureusement ses bottes ne craquent jamais, elles aussi changent de forme pour que ses pieds soient de la même couleur que ce qu’elle porte ; si ses bottes sont noires, ses serres seront noires, donc là elles sont de couleur normale, à savoir brun cuir. Un dernier petit détail relativement important : quand elle se change en colombe entière, ce qui n’est possible que si elle est parfaitement en osmose avec son côté animal, elle rétrécit assez pour se poser sur l’épaule d’un quelconque quidam et ainsi peser beaucoup moins lourd, avec une taille identique voire plus grande que le pigeon de Lucci (mais sans la cravate).

~ Caractère


Beaucoup de choses se passent dans la tête de Shiratori, tellement de choses qu’il faut bien référencer ça quelque part, comme dans une description. Comme il faut toujours commencer quelque part, le mieux est de parler tout d’abord des traits de sa personnalité qui se voient le plus rapidement et facilement. Pour commencer, on peut remarquer qu’elle a une joie de vivre très grande, pas seulement à cause de son pouvoir qui implique d’avoir de l’amour en soi, mais surtout parce que c’est important pour elle. Elle déteste les choses qui la font bouder ou même briser son sourire, par exemple un enfant qui pleure dans la rue. Shira préfèrera toujours arranger les choses plutôt que de ne pas être heureuse, quitte à prendre tout le monde dans ses bras pour lui transmettre son amour. Bien souvent elle aime fredonner un petit air pour se redonner de la joie, comme quelque chose qu’elle entend, ou un morceau inventé, par exemple sous sa douche ou quand elle travaille. C’est très important pour elle de sourire, ça donne confiance dans tous les cas et comme ça les gens l’approchent plus rapidement, ce qui fonctionne bien quand la personne est timide. Son bonheur se traduit même par son regard, certaines personnes pourraient sourire pour se forcer à apprécier leur vie, mais elle ne se force pas du tout, c’est naturel. Bien qu’elle ait mené une belle vie autrefois et qu’elle s’abandonne à la vie réelle, elle est convaincue qu’elle se trouvera des amis plus facilement en souriant.

Ensuite, on peut constater que la plupart du temps elle est très calme, tellement qu’on la voit très rarement s’énerver sur quelqu’un ou quelque chose, aussi insignifiants soient-ils. Bien que beaucoup de gens soient odieux envers les gens, dont elle, cela ne l’empêche pas de rester indifférente et de les réprimander dans le calme si ils insistent. Malheureusement peu de ces personnes l’écoutent, ça la navre bien souvent, mais après tout que serait le monde sans une pointe de défi ? Dans ses nombreux petits boulots, il lui est arrivé souvent de se retrouvée confrontée à du harcèlement sexuel, mais dans ce cas c’est un peu spécial, car elle les réprimande à sa façon, mais en restant calme et tout sourire, comme par exemple lui donner un rapide coup d’aile au visage, résultat de ce qu’elle appelle une transformation éclair. Cela a comme effet une gifle puissante et clairement reçue, sauf qu’au lieu de gémir de douleur, il ne fait que se saisir et se rendre compte que celle qu’il taquine ne se laisse pas faire mais qu’elle ne va pas le frapper pour autant. Du moins, pas assez pour qu’il ressente de la douleur.

Pour beaucoup de gens, la persévérance est quelque chose de primordial, comme l’abandon peut s’envisager parfois, eh bien pour Shiratori l’abandon n’existe pas, ni le persévérance. À la place, il y a la raison et le bon sens. Bien entendu pour elle, abandonner est tout à fait possible et faisable, mais dans tous les cas, surtout les plus difficiles, il faut savoir s’adapter pour mieux réussir ce qu’on entreprend. La persévérance pure n’est pas non plus une bonne chose, comme pensent la plupart des gens, essayer encore et encore jusqu’à l’épuisement, ou trimer afin d’arriver à son but, quitte à y laisser sa santé, c’est absolument stupide pour elle. Il faut savoir s’adapter, plus précisément pour surpasser la difficulté, et non faire avec, sinon on ne progresse pas et on sera confronté à un éternel statu quo. Il lui arrive souvent de placer la barre trop haut, mais dans tous les cas, elle s’arrange pour trouver une nouvelle facette du problème survenu, et ainsi trouver un angle mort à exploiter afin de réussir cette chose. Parfois la ruse est nécessaire, parfois c’est une question de réflexion, et parfois les muscles font défaut, c’est pour ça qu’elle s’arrange toujours, ou dans la mesure du possible, pour entreprendre une tâche qui est dans ses capacités physiques et intellectuelles.

On connaît tous le petit gamin farceur du coin qui aime taquiner innocemment, celui qu’on trouve mignon, même quand il nous fait trébucher en nouant nos lacets. Ou peut-être pas. Shiratori n’est pas du genre à faire des blagues de mauvais goût, mais elle aime taquiner les gens de temps en temps, certes on ne le remarque pas, parfois, mais elle aime agrémenter sa vie de petites coquineries. Il lui arrive souvent de surprendre un ami ou une connaissance en se plaçant derrière lui et en s’approchant au moment où il se retourne afin de le saisir, ou encore le chatouiller du bout de son aile pendant une bonne minute. Le genre de farce qui s’apprécie bien souvent parce que ce n’est pas très humiliant et pas douloureux du tout. C’est la plupart du temps apprécié parce que les plus courtes sont les meilleures, mais elle fait attention à ne pas trop en abuser, sinon ça devient lourd et prévisible. Parfois on la surprend à forcer la danse avec une personne qu’elle sait avoir deux pieds gauche, tournoyant alors pour finalement faire la partie la plus délicate de la danse et donner l’impression qu’il sait bien danser. Evidemment ce genre de farces ne dure pas non plus très longtemps, même si certains en redemandent, après tout même les meilleures choses ont une fin, il faut savoir s’arrêter avant que ça ne parte trop loin.

En parlant de danse, une autre de ses qualités est le mouvement perpétuel. En effet, pas que ce soit de l’hyperactivité, mais elle aime beaucoup bouger, même quand elle reste statique, que ce soit faire du piano sur une table ou agiter sa jambe repliée vers sa cuisse, ces petites choses qu’on ne remarque pas souvent mais qui sont bien présentes. Bien entendu elle sait rester immobile quand c’est nécessaire, comme pendant un interrogatoire, si jamais il lui arrivait de se faire questionner dans le cadre d’une enquête, du moment qu’elle ne stresse pas. Evidemment dans quasi tous les cas, elle chante un petit air pour accompagner ça, histoire de se mettre dans l’ambiance, chose qu’elle évite par contre de faire en pleine discussion, au risque de paraître désintéressée. Certaines personnes trouveraient que c’est un défaut, mais elle le prend plutôt comme une qualité, du fait qu’elle aime se dépenser la journée et dormir comme un loir la nuit.

Beaucoup de gens parlent d’honneur dans la piraterie, comme quoi on ne frappe pas les femmes ou quelqu’un à terre, ou attendre son capitaine avant de mettre les voiles, sauf ordre de sa part. Shiratori a beau ne pas avoir le soupçon d’un pirate, elle applique régulièrement ce petit code d’honneur très présent dans la vie d’un marin. Sans passer par le fait de ne pas attaquer un homme à terre ou une femme, un enfant ou n’importe quoi de fragile, elle aide volontiers ceux qui ont besoin d’aide, non seulement parce que son pouvoir exige l’impartialité la plus totale, mais aussi parce que tout être humain mérite la vie et la bonne santé. Même si un marine la prend pour un suspect, lui tire dessus par excès de zèle, et se fait renverser par un véhicule par accident, elle va commencer par le soigner avec son pouvoir, avant de s’occuper d’elle-même. Parfois ce genre de comportement lui attire des ennuis, comme se dresser devant un marine afin de l’empêcher de tirer sur un pirate alors qu’il est sans défense ou hors de combat, afin de ne pas le tuer ; la plupart penseraient qu’elle est de son équipage ou alors simple pirate qui aide son complice pirate, alors qu’elle aide tout aussi bien un marine désarmé attaqué par un pirate. Ce qui fait qu’au final, elle est un peu de tous les côtés à la fois, marine, pirate, comme simple citoyen.

Pour terminer, une part de sa personnalité qu’on cerne assez difficilement dès les premières rencontres, c’est son côté donneuse de leçon, limite maternelle comme on peut le constater parfois. Bien qu’elle n’ait que vingt-cinq ans, elle n’hésite pas à traiter un ami comme son petit ou grand frère, malgré elle-même qui ne s’en aperçoit pas souvent, voire pas du tout. Dans quasi tous les cas ce sont ses amis qui le lui font remarquer, parce qu’évidemment c’est naturel pour quelqu’un comme elle qui en plus possède un pouvoir comme celui-là. Inutile de parler de câlins, c’est le genre de choses qu’elle fait tant de fois pour consoler, rassurer, mettre en confiance, ou juste pour le plaisir, si bien qu’elle lui a donné un nom et en a fait une de ses techniques. Bien entendu elle ne respecte pas que ses ainés, inconnus ou proches, elle respecte même les animaux, c’est dire si elle tient à entretenir des liens aussi solides que possible avec ceux avec qui elle entre en relation. Par exemple un petit frère se verrait régulièrement se faire tapoter doucement sur les doigts parce qu’il frappe une autre personne, alors qu’utiliser son pouvoir serait bien plus efficace ; à l’inverse si la personne se trouve plus âgée de minimum un an, elle aura tendance à baisser la tête si il lui fait un reproche, estimant que c’est la meilleure attitude à adopter envers un ainé. Certes ce n’est pas encore au point, comme comportement, mais elle préfère vivre avec de petits défauts plutôt que d’en découvrir de gros alors qu’on se croit parfait, erreur qu’elle fit en quittant le foyer familial et qu’elle espère ne plus jamais faire, quitte à entretenir ses défauts au même prix que ses qualités.

~ Histoire de votre personnage


Chapitre un : Un bal enflammé

Un pas de côté, un mouvement des hanches, un petit tour de talon, un passage sous le bras, un tournoiement élégant du corps, cette petite danse de salon qui faisait fureur dans un certain milieu. Plusieurs duos de personnes exécutaient cette tradition en rythme, au son des instruments jouant pianissimo. Il n’y avait aucune occasion spéciale pourtant, simplement le désir de se réunir entre gens riches, rien de plus, rien de moins. Une musique tantôt envoûtante, tantôt gracieuse, tantôt allègre, il y en avait pour presque tous les goûts en matière de musiques de noble. L’orchestre qui jouait était de grande renommée dans le Royaume de Goa, ils servaient uniquement le peuple de ce pays, notamment pour la richesse de leurs rémunérations, mais aussi parce que c’était leur spécialité de jouer ce genre de morceaux. Dans la grande salle, pas une chaise ne trainait, pas une table ni le moindre autre meuble, tout le monde était debout, en train de danser ou d’assister. Une fois le dernier morceau terminé, l’orchestre et ses composants rangèrent leur instrument et avec eux leur musique pour faire une petite pause. Un verre d’eau ou deux, il ne leur fallait rien de plus pour reprendre le petit concert privé, cependant la soirée arrivait à son terme et il fallait terminer petit à petit. Soudain, aussi discrètement que publiquement, trois individus montèrent sur la scène de musique, sans que la foule ne s’y attende. En effet, le programme annonçait la fin de la danse dans seulement cinq minutes, et ils le savaient très bien. Ils n’étaient pas payés pour prendre de l’avance dans leur programme, c’était bel et bien volontaire. Une petite idée germée dans l’esprit d’un des musiciens du grand orchestre avait suggéré à celui-ci une sortie prématurée en vue de laisser la place à quelqu’un d’autre.

Ce n’était pas un riche, un bourgeois, ni même un descendant de noble, c’était un vagabond, accompagné par sa petite tribu. Certes leur système capillaire et pileux en disait long sur eux, cependant ils avaient pris soin de s’habiller un minimum correctement et de se laver mieux que bien avant l’heure de danse. La foule semblait bien évidemment troublée par l’arriver en scène brusque, mais comme l’orchestre avait rangé ses instruments, ils se rassurèrent un petit peu quant à leur venue. Tout à coup, un spot rouge s’alluma sur le rideau par lequel l’orchestre venait de sortir, et une note de guitare classique retentit. Deux guitaristes et un violoniste, voilà de quoi était composé le grand final de la soirée, ni plus ni moins que trois vagabonds. Sans attendre plus longtemps, l’auteur de la note exécuta une brève arpège en ré mineur, avant de faire silence. La lumière rouge se redirigea alors vers le centre de la pièce, quand les lumières s’éteignirent d’un seul coup, laissant les riches danseurs dans l’obscurité la plus totale. Sans leur laisser le temps de comprendre quel « mauvais » coup manigançait le responsable des lumières, le revers des premières phalanges du premier guitariste s’abattirent sur toute la largeur des cordes de sa guitare, alors qu’une personne entrait furtivement de derrière le rideau obscurci. D’un seul coup, la lumière rouge s‘éteignit et se ralluma directement sur la personne en question. Une robe d’un rouge plus intense que la plus pourpre des roses, deux maracas en main, l’auriculaire et l’index levé comme pour donner une sensation de légèreté, une chevelure en chignon aussi complexe que magnifique, tout le monde se demandait qui elle pouvait bien être. Pas un mot ne sortait de sa bouche, alors que le guitariste abattait encore sa main sur sa guitare pour poursuivre en une mélodie endiablée et à la fois envoûtante, accompagné de ses deux compagnons. Les talons de l’élégante femme ne cessaient de claquer sur le sol lisse et brillant, alors que ses mains se baladaient dans les airs en faisant s’entrechoquer les maracas à un rythme totalement indépendant de la musique, ou presque. Le public ne pouvait que rester silencieux devant ce sublime flamenco dansé par une personne qu’il connaissait très bien. Aucun quidam n’osait prononcer le moindre mot, de peur de déconcentrer la demoiselle dans sa danse, et ils avaient raison, quelle âme pourrait bien avoir envie d’interrompre cet ardent exemple de danse gitane ?

La sublime femme dansait encore et toujours pendant une minute, puis deux, puis cinq, pour finir pas s’arrêter brusquement sur une pose la tête en arrière, un bras levé en l’air et l’autre autour de sa taille par l’avant. Une minute de silence tomba alors sur la scène, après que les quelques notes de guitare s’arrêtèrent une seconde après la femme. Cette dernière sortit alors un mouchoir blanc d’entre ses seins, et le jeta en l’air, alors qu’une rose se plantait dedans et allait se ficher avec lui sur un rebord de la fenêtre ouverte. Cette magnifique femme n’était autre que Cécilia Vaucourt, une très talentueuse danseuse de flamenco qui avait la réputation de ne jamais danser durant un programme mais à l’improviste. Du moins pour le reste des invités, car l’orchestre et ses compagnons étaient toujours au courant du moment de son entrée en scène. Fille d’Auguste Vaucourt, le célèbre homme d’affaire de Goa, et épouse d’un riche vendeur d’antiquités nommé Flavien, Cécilia pouvait se vanter d’avoir réussi dans la vie, autant en amour qu’en affaires.

Son mari, rencontré un soir parfaitement identique à celui-ci, avait tout de suite remarqué le petit plus de cette charmante brune envoûtante, et lui avait fait sa demande le lendemain, alors qu’elle venait de recevoir une splendide horloge en bois en parfait était et verni. Devant la beauté du cadeau et de la flamme que venait de lui déclarer l’homme à genoux, elle ne savait pas vraiment quoi choisir. C’est finalement la main du jeune homme qu’elle décida de prendre pour la vie, mais évidemment sans jeter son cadeau aux orties. Le fait que son nouveau mari ne sache pas du tout danser rajoutait une certaine touche de cocasserie à chaque fois qu’elle lui offrait une petite danse et qu’elle l’invitait à la rejoindre.

L’assistance finit par applaudir après ce silence de plomb, semblable à des pétales de rose lancés sur elle, ce succès lui était d’autant plus agréable que sa première fois, surtout que son mari avait réussi à garder sa venue secrète. Quelques invités s’avancèrent alors vers elle sans cesser de frapper des mains pour récompenser ses cinq minutes de danse ininterrompue.

-Encore une fois, la talentueuse Cécilia nous a offert un moment de danse plus qu’ardent, nous ne pouvons que nous incliner devant cette surprise de taille qu’encore une fois nous n’avions pas prévue ni senti venir.

-En effet, non seulement elle a une fois de plus réussi à transpercer notre cœur de sa rose de passion et d’envoûtement, mais aussi ses invités sont aussi talentueux en flamenco qu’on ne pourra jamais l’espérer de notre orchestre. Nous pouvons nous vanter de posséder un style de musique supplémentaire à l’énorme répertoire que connaissent nos musiciens.

-Tout le plaisir était pour nous, mes chers amis, je ne sais pas qui de nos deux groupe a pris le plus de plaisir, mais je suis certaine que tous les regards ont été rassasiés de cette soirée dansante. D’ailleurs je propose que nous allions tous sur la terrasse afin de trinquer à cette réussite intégrale que fut cette petite réunion entre nous.

Sur ces mots, Flavien tendit son bras vers sa femme avant que tous deux n’entrecroisent leur coude pour se diriger vers le lieu où les attendait une gigantesque table ornée d’une belle pyramide de verres. Une grande quantité de bouteilles de vin était disposée  dans plusieurs bacs remplis à moitié de glace afin de garder le tout au frais. Lorsque le premier bouchon de liège sauta dans la paume du serveur et que le premier verre fut servi, les riches se mirent à discuter de sujets aussi divers que variés. Cécilia avait réussi à mettre le public en  haleine, mais une fois sa danse terminée, elle redevenait comme les autres, ou presque ; seuls quelques échos des commentaires de ses amis à la fin de sa danse parvenaient à ses oreilles et étaient accueillis à bras ouverts. Le groupe de musiciens qui l’accompagnait s’était éclipsé discrètement, ne désirant sans doute pas à être connus dans ce milieu, ou même qu’on les prenne en pitié pour ce qu’ils sont. Cécilia ne les avait même pas payés pour jouer de leur instrument, ils avaient tous à cœur de gagner cet argent à la sueur de leur front et sans même se rabaisser à travailler pour des riches employeurs. Elle ne pouvait que les remercier et les laisser repartir dans l’anonymat le plus total.

Après quelques petits verres, et après que la soirée ait dépassé minuit, Flavien se tourna vers son épouse et l’entraina un peu à l’écart de la foule pour lui toucher deux ou trois mots sur un sujet qui le tenait à cœur et dont il voulait la mettre au parfum depuis quelques jours.

-Chérie, j’ai une certaine requête à formuler auprès de ta sublime personne, si tu es prête à l’entendre et à l’écouter.

-Je suis toute ouïe, mon cher mari, qu’as-tu à me dire en cette si magnifique nuit étoilée ?

-Je vais être direct. Je voudrais élever un enfant avec toi. J’ai toujours voulu savoir ce que donnerait le fruit de nos deux âmes, le résultat de nos deux caractères, j’aspire à faire grandir la famille et ainsi faire de Vaucourt un nom d’autant plus riche.

-Vu ta façon de parler, j’en déduis que c’est tout réfléchi et que cela fait longtemps que tu as pesé le pour et le contre. Par conséquent j’accepte d’élever cet enfant que tu sembles tant vouloir. Sans doute cela ferait-il de nous ce que beaucoup envient, à savoir un couple familial.

-Exactement, avec un enfant nous deviendrions bien plus unis et nous pourrions enfin montrer aux gens que nous ne produisons pas que des billets verts, si je puis m’exprimer ainsi.

-Et comment appellerais-tu cet enfant si c’était un garçon ?

-Si c’est un garçon nous l’appellerions Lucien, mais pour une fille, je n’ai hélas aucune idée pour le moment.

-Et si nous l’appelions Clarence ?

Chapitre deux : une éducation parfaite, ou presque

Charmés par le prénom, le couple acquiesça en chœur et retournèrent auprès des invités afin de ne pas donner l’impression de leur fausser compagnie. Ils avaient décidé de la prochaine étape de leur vie, et cette étape serait élever un enfant, mais malheureusement ils ne savaient encore rien de la façon dont ils allaient s’y prendre. Certes quelques uns de leurs amis avaient un enfant, mais il était loin de correspondre à leur style de vie, il n’avait pas la même flamme brûlante en eux, et c’était ce qui pour eux leur faisait défaut. Aussi prétentieuse que soit cette idée, ils n’avaient pas l’intention de laisser leur enfant devenir comme ceux de leurs collègues nobles. Même si ils se croyaient presque infaillibles, il fallait reconnaître que leur détermination était indéniable, et ils avaient évidemment leur idée de la façon d’élever leur fille comme leur garçon. En passant par l’éducation en école privée, il aurait une intelligence bien plus grande que dans les autres établissements, et en fréquentant les meilleurs professeurs de danse, ils seraient sûrs qu’il aurait les notions pour devenir aussi doué que sa mère. Pour vendre des antiquités, par contre, c’était un peu plus difficile, mais Flavien comptait bien la mettre au parfum un jour, et faire de leur enfant le véritable produit de leurs deux talents. Ainsi, Clarence ou Lucien aurait de quoi rendre fière la famille Vaucourt et surtout de la matière à transmettre aux futures générations.

Flavien et Cécilia mirent alors tous les moyens en œuvre pour obtenir l’enfant qu’ils désiraient tant, mais pas en se rendant dans un centre d’adoption ou tout autre établissement recueillant des enfants destinés à s’intégrer dans une famille. Ce qu’ils voulaient, c’était faire un enfant comme la nature humaine le voulait, à savoir en entretenant des relations étroites entre leur corps, afin que le bébé naisse dans les plus bref délais, mais sans précipiter le tout. Il fallait bien laisser faire la nature après tout, il ne fallait pas la brusquer, sinon elle risquait de décevoir les parents. Dans leur rêve de prospérité, ils voyaient un enfant capable d’exceller dans les deux domaines que sont ceux qu’ils pratiquent respectivement, mais il y avait dans leur engrenage un petit grain de sable qui allait bientôt tout faire s’écrouler. C’était une faute que de croire qu’un enfant heureux était le reflet de ses parents réunis en un.

Les mois passaient, alors que le couple Vaucourt multipliait les essais afin de donner naissance à un enfant, jusqu’au jour où le jour tant attendu arriva. Le pouce et l’index posé sur un long morceau de plastique qu’elle agitait de haut en bas, Cécilia observait le petit symbole sur la partie blanche devenir de plus en plus coloré. La petite extrémité était recouverte d’un produit bien spécifique censé changer de couleur selon si la femme est enceinte ou pas, et cette fois-ci était la bonne. Sans vraiment jouer la carte de la surprise, la danseuse annonça à son mari la grande nouvelle, lequel la prit dans ses bras et la fit tournoyer une fois ou deux autour de lui. Elle était enfin enceinte, c’était un tel bonheur que le couple ne pouvait contenir leur joie plus longtemps et se mirent déjà à prévoir ce qu’ils allaient acheter pour leur enfant, fils ou fille. Vu qu’ils ne savaient pas de quel sexe serait leur rejeton, ils avaient prévu d’acheter un peu de tout, dans le doute, et parce que leur situation financière leur permettait de ne pas choisir. Dans le pire des cas il leur suffisait de faire don du matériel en trop à leurs confrères riches. Bien évidemment Cécilia pouvait cacher aisément son ventre un poil arrondi au reste de la population, notamment en enfilant des robes amples.

Mais à partir d’un certain nombre de mois, elle ne pouvait plus le cacher, surtout quand elle allait faire des courses et qu’elle prenait des vêtements une taille au-dessus pour le haut. La nouvelle de la future naissance se répandit vite, à partir du moment où une demi-dizaine de personne avaient remarqué le ventre rond, car ils ne savaient pas Cécilia aussi gourmande que pour devenir ronde du jour au lendemain, au contraire elle faisait attention à sa ligne, et c’était normal, même primordial pour la danse. Les mois passaient étrangement très vite à partir du moment où leurs amis du Royaume de Goa venaient leur apporter de nombreux présents, certains pour porter chance, certains pour décorer la chambre, et certains pour féliciter le couple de leur réussite. Après tout ce n’était pas si facile de tomber enceinte, c’était la croix et la bannière pour certains, mais heureusement la patience faisait partie de leur éducation à tous les deux. Ils ne savaient pas du tout quand viendrait le bébé, mais ils étaient prêts à l’accueillir à bras ouverts, c’était plus qu’évident quand on entendait à quel point ils étaient heureux.

Au bout d’à peine une poignée de mois après que la nouvelle se soit répandue, leur enfant commençait à se manifester dans le ventre de Cécilia. Flavien, quant à lui, bien que tout cela le dépasse largement, contacta certains de ses amis avec son escargophone, et parmi eux, heureusement, se trouvait un spécialiste de ce genre de choses dont il ne connaissait rien. Jusque là, Cécilia n’avait connu que de petites douleurs comparées à celle qu’elle devait ressentir pendant ce temps pendant lequel le bébé sortait de son cocon maternel. Heureusement, elle fut rapidement étouffée par le bonheur qu’elle éprouva dans la minute en voyant une petite fille surgir devant ses yeux en pleurant. Bien entendu, le couple lui donna le prénom qu’ils avaient trouvé, et furent même agréablement surpris de recevoir une fille, car la plupart des cadeaux qu’on leur avait offerts suggéraient plutôt la venue d’une fille plutôt que d’un garçon. Ainsi, Clarence était venue au monde et faisait ses premiers pas dans la vraie vie, ce qui était évidemment une grande nouvelle dans la communauté. Comme toute naissance d’ailleurs.

À chaque fois que Cécilia dansait devant sa fille, que ce soit sans le vouloir ou pour s’exercer pour ne pas perdre la main, celle-ci se mettait à rire en plissant les yeux, au grand bonheur de sa mère qui la prenait à chaque fois dans ses bras pour danser avec. C’est ainsi que naquit en Clarence le goût de la danse et de la musique. Ce n’est qu’à ses trois ans que ses parents voyaient que tout ce qu’ils faisaient inconsciemment rendait presque leur fille aussi passionnée qu’eux, même si elle ne parlait pas encore assez pour le dire explicitement. Son premier mot, ce n’était pas un mot de la langue française, elle n’apprit pas vraiment à les prononcer comme n’importe qui. Elle se contentait de répéter tout ce qui l’entourait et qu’elle entendait, et la plupart du temps c’était « un » « deux » « trois » « quatre », des nombres que Cécilia prononçait souvent quand elle dansait, et que sa fille avait reproduit un peu moins bien.

À peine quelques mois plus tard, elle devait déjà apprendre la même chose que tous les enfants de son âge, à savoir les lettres de l’alphabet. Elle recevait bien évidemment ses cours à domicile, aller à l’école était pour quand elle serait âgée de minimum douze ans, afin qu’elle apprenne les ficelles du métier de danseuse. Evidemment elle avait déjà quelques connaissances en la matière, sa mère étant justement dans ce domaine, elle était presque certaine d’apprendre la danse aussi vite que le reste, même avec un retard d’années. Pour l’instant, elle n’avait que trois ans, elle devait apprendre les bases de la langue, et pour ça il lui fallait faire preuve de persévérance, comme tout le monde. Son professeur avait beaucoup de connaissance en à peu près toutes les matières, il avait surtout une méthode relativement efficace pour faire apprendre les lettres et les chiffres à ses élèves. Au fil des années, cours après cours, son professeur avait décelé ses matières les plus dominantes, comme les maths et l’histoire, deux choses pourtant tellement différentes mais à la fois tellement utiles. Elle n’éprouvait plus du tout de difficulté à faire des calculs mentaux, une fois un certaine âge atteint, et les lignes du temps n’avaient aucun secret pour elle, ne serait-ce que pour les tracer ou placer des dates dessus.

Clarence avait alors sept ans quand elle atteint le bon âge pour commencer les cours de musique, notamment le solfège, afin d’apprendre à avoir l’oreille musicale. Bizarrement, elle ne semblait pas aussi douée dans ce domaine que les maths, même si elle chantait juste, elle trouvait même désagréable de devoir écrire ce qu’elle chante. Pour Clarence, chanter était la meilleure façon de faire sortir les notes de ses cordes vocales, et non gribouiller sur du papier. Elle grandissait bien vite, pour son âge, mentalement surtout, elle avait parfois un peu de mal à s’exprimer, mais la plupart du temps elle arrivait à parler par le même langage que ses parents ou même ses amis. Elle apprenait petit à petit à faire des phrases complètes, éviter les raccourcis comme « t’es » ou « t’as » ou encore « y a », ce qui lui faisait ressembler de plus en plus à une noble bien de chez eux. Parfois elle sortait de la maison pour prendre l’air et s’amuser avec les copines qu’elle s’était faites il y a quelques années, et apprenaient beaucoup de choses rien qu’en regardant le monde du dehors. C’était une bonne chose, même si ses parents n’aimaient pas trop qu’elle sorte de la maison, Clarence pouvait néanmoins observer la nature en pleine croissance, les animaux comme les papillons voler de feuille en feuille, les fourmis déplacer de lourdes charges sur leur dos, et les oiseaux chanter sur la branche d’un arbre. La jeune fille se plaisait dans ce monde, mais malheureusement ses parents avaient bien trop peur qu’elle se fasse enlever par des pirates, surtout depuis la Grande Ère de la Piraterie qui avait mis le monde entier dans l’insécurité. Ce n’était pas la première fois que des enfants du Grey Terminal venaient se faufiler dans le Royaume de Goa et voler les commerçant, ce n’était pas du tout impossible qu’ils finissent par entrainer des enfants de noble dans leur petite aventure. Cécilia savaient que leur fille ne s’épanouirait pas aussi bien dans la maison, mais ils ne pouvaient pas risquer de perdre leur fille et encore moins l’éducation qu’ils avaient mis tant d’années à façonner.

Chapitre trois : Un, deux trois, dansez !

Un soupire pour évacuer le stress, un redressement du corps, le sac posé délicatement sur l’épaule droite, le regard déterminé, ainsi qu’un petit sourire, voilà tout ce qu’il fallait à Clarence pour commencer sa première journée de cours. Non dans une école banale, elle était inscrite dans une prestigieuse école de danse, autrement dit chez un ami de son père, dans son salon. Oui, c’était une connaissance paternelle, qui lui avait souvent proposé de lui apprendre à danser, mais finalement il prévoyait un apprentissage par sa femme, dont il ne lui a finalement jamais parlé. Peut-être était-ce l’appréhension de l’inconnu ou juste la peur de devoir apprendre à son âge, mais il était comme ça, un peu cachotier sur les bords et très protecteur. Il s’avère que cet homme avait de bonnes connaissance en danse, voire même très bonnes, il paraitrait même qu’il ait enseigné à Cécilia les premiers pas de danse quand elle était enfant. Clarence ne pouvait expliquer cette boule au ventre que tout le monde appelait le stress de la première journée d’enseignement hors domicile, mais elle ne ressentait pas qu’un peu cet étrange symptôme. C’était certes désagréable, mais il fallait bien s’y faire un jour ou l’autre ; par contre ce qui risquait de mettre un peu plus de temps pour s’accommoder, c’était la présence de sa mère pour l’accompagner jusqu’au bout du Royaume de Goa. Elle n’était pas du tout à l’aise, pas parce qu’elle n’aimait pas la présence maternelle près d’elle, mais elle estimait surtout avoir assez d’années pour pouvoir sortir seule. Quelque part elle comprenait un peu son comportement, les actualités dont parlaient ses parents n’étaient pas très rassurantes ces derniers mois, on ne comptait plus les intrusions dans le Royaume par des vagabonds du Grey Terminal. Remplie de confiance en elle, Clarence pensait aisément pouvoir dire non aux enfants pauvres qui voudraient l’emmener avec elle. Malheureusement elle ne pensait pas du tout aux grandes personnes à qui elle ne pourrait pas dire non de par leurs arguments bien supérieurs en muscles.

Une fois arrivée chez la personne en question, Clarence prit l’initiative de sonner à la cloche en or dont la chaine dans le même métal pendait jusqu’à sa tête. Une fois deux ou trois tintements graves résonnés dans le calme habituel, un grand homme d’un âge bien avancé se présenta en souriant. Il prit la main de la jeune fille délicatement et se courba un instant devant elle pour lui faire le baisemain, sans doute pour qu’elle desserre un peu sa main qui traduisait un grand stress. Clarence sourit alors à son tour et le suivit, sous les signes de main de sa mère qui lui donnait rendez-vous ce soir. Le vieux monsieur commença par lui proposer un fauteuil des plus moelleux qui ne tarda à accueillir le postérieur de la riche danseuse apprentie. Après avoir donné un grand verre d’eau à la demoiselle, il commença par se présenter, alors que Clarence faisait de même. Un petit rire amusé sortit alors de la bouche du vieillard qui souligna immédiatement l’inutilité de donner son prénom déjà connu dans tout le Royaume depuis sept ans. Elle faisait dorénavant partie du gratin, des V.I.P., des gens de la haute société en clair, ce n’était pas rien.

Après une bonne demi-heure d’anecdotes multiples de la part des deux danseurs, le plus vieux des deux invita la plus jeune à se mettre en tenue pour commencer le cours de danse. Clarence ne put ignorer le stress intense qui l’avait à présent quittée depuis le verre d’eau, autrement dit depuis le début de la discussion. Une fois son juste-au-corps mauve foncé enfilé, histoire que ce soit assorti avec ses cheveux, elle revint vers l’homme qui passa alors sa barbichette entre son pouce et son index en la dévisageant. Elle était vraiment aussi belle que la rumeur le prétendait, preuve que tout leur réussissait bien, aux Vaucourt. Le professeur commença alors par lui faire exécuter quelques pas de danse en lui maintenant les mains au-dessus de sa tête, de manière à la faire paraître aussi légère qu’une colombe. Légèrement soulevée jusqu’à la pointe des pieds, Clarence regardait le sol en écoutant les instructions de son professeur qui décrivait cela de manière tellement facile à comprendre. D’une simplicité telle que même elle pouvait le comprendre, à aucun moment elle ne se rendait compte que c’était dû à sa mère danseuse renommée qui lui avait presque transmis son savoir sur le métier. Elle trouvait aussi le vieil homme doué pour expliquer, si bien qu’elle ne put s’empêcher de lui demander si il avait déjà donné cours dans une académie ou un établissement scolaire. Visiblement démasqué par la jeune fille, il ne put nier qu’il avait donné cours à beaucoup de personnes dans sa jeune vie d’adulte, vers les trente ou quarante ans. Impressionnée par le palmarès de son enseignant privé, elle se retint d’applaudir pour ne pas rompre la position élancée, mais écarquilla quand même les yeux en le complimentant sur sa grande expérience. Le vieil homme se vit touché par ses paroles, mais n’en demeurait pas moins réprimandant quand elle se trompait, ce qui fut le cas peu après. Clarence ne pouvait passer à côté de sa grande sagesse, surtout qu’au lieu de lui faire des reproches, il lui faisait des reproches et lui disait comment les éviter, ce qui faisait qu’à chaque erreur elle se félicitait intérieurement de ne plus les refaire par la suite et d’avoir ainsi progressé d’un petit pourcent. Certes elle venait de gravir la montagne vers le sommet où trônait sa mère, mais elle ne perdait jamais espoir, du moment que l’étape suivante lui paraissait accessible humainement. Le vieux professeur, nullement intéressé par l’argent, mais qui ne le refusait pas toutefois, n’avait aucune raison de se presser à faire de cette apprentie une élève très douée, quitte à y passer ses dernières années de vivacité. Après tout, c’était un honneur d’apprendre à tant de gens ignorant cet art qu’est la danse, et ainsi les propulser vers un petit sommet qu’ils n’auraient jamais pensé atteindre dans leur vie. Il avait dédié presque sa vie pour leur apprendre ce qu’il sait, au prix de grands efforts douloureux, mais il en était fier aujourd’hui.

L’heure de la fin approchait à grands pas, alors que Clarence dansait sur une musique tellement connue qu’elle chantait même dans sa tête. Malheureusement elle savait au fond d’elle que toutes les bonnes choses avaient une fin, même si elle ne pensait pas cet instant arrivé. Ce n’est que quand le vieil homme regarda sa montre qu’il poussa délicatement la jeune fille vers la salle de bain pour qu’elle se change en vitesse car sa mère risquait d’arriver d’une minute à l’autre. Comme prévu, une dizaine de minutes plus tard, la cloche de l’entrée sonna, Cécilia venue chercher sa fille sans doute un peu moins stressée que ce matin. Clarence enlaça brièvement le cou du vieux professeur qui dut la soulever pour ne pas se faire un tour de rein. Une fois de nouveau sur le sol, la jeune danseuse rejoignit sa mère d’un pas lent mais sûr, remerciant alors une fois de plus l’homme d’une petite courbette. Impatiente de connaître sa première journée avec un professeur privé, la grande danseuse demanda à sa fille un bref résumé de sa journée, qu’elle ne se priva pas de lui raconter dans les moindres détails en attendant de revenir à la maison. Le baume au cœur, la femme semblait heureuse que sa fille s’intéresse à la danse, et sa fille sans doute autant en cette soirée. Le petit détail que Clarence ne savait pas, c’est que ses parents n’avaient qu’une seule idée en tête : la rendre aussi célèbre que celle dont elle devait suivre les pas, et pour cela ils comptaient l’inscrire à des concours de danse pour professionnels une fois un certain âge passé. Elle qui n’avait que sept ans n’avait en aucun cas envie de quitter sa terre natale, pourtant à douze ans elle serait évidemment contrainte d’aller sur North Blue afin de fréquenter une des plus hautes écoles de danse de toutes les Blues. Evidemment ses parents ne lui avaient pas parlé de ça, ils comptaient lui faire la surprise à ses douze ans, laquelle devait d’office être conquise par l’idée de fréquenter les plus grands danseurs que les Blues connaissent. Du moins, c’était leur avis, comme Cécilia avait dû étudier dans cette école, et que ça lui a très bien plus, elle se disait que ce serait pareil pour elle, sa chair et son sang. Malheureusement la vie avait donné à Clarence un libre arbitre et surtout une opinion propre à elle-même qui divergeait beaucoup de ceux de ses parents. Pour l’instant elle avait dans l’idée qu’elle passerait ses dix prochaines années à étudier avec ce même professeur, ce qui risquait de lui plaire, si c’était le cas, mais pour l’instant elle devait commencer par travailler afin d’atteindre un niveau à épater ses parents. La danse n’était pas facile, elle le savait bien, mais ce qui serait certainement moins facile, une fois les douze ans atteints, serait de convaincre ses parents de rester avec un professeur privé et non rejoindre la plus grande école de danse des Blues. Un âge qui risquait d’être vite atteint par la jeune fille, même très vite.

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~ Histoire de votre personnage (suite)


Chapitre quatre : Célébrité ou amitié


Les années passaient très rapidement, surtout pour une enfant qui trouvait en ces cours de danse une nouvelle passion. Certes ce n’était pas sa seule occupation hebdomadaire, mais c’était l’activité qu’elle attendait avec le plus d’impatience. S’agiter gracieusement devant un professeur qui l’encourage et qui lui donne des conseils pour s’améliorer, que pouvait-elle rêver de mieux ? Ce n’était pas ce qu’elle voulait, et à vrai dire elle ne savait pas de quelle couleur serait son avenir, mais elle aimait bien danser comme le fait si bien sa mère. À chaque fois qu’elle songeait à sa vie future, elle s’imaginait facilement dans le corps de beaucoup de personnes, par exemple une chanteuse d’opéra, une cuisinière ravisseuse de papilles, une grande actrice capable de ressentir sur commande tous les sentiments, ou tout simplement comme sa mère, danseuse de flamenco à faire s’embraser les cœurs. C’était aussi un grand avenir, pour elle, que tout ce qu’elle pensait, mais malheureusement elle n’avait pas vraiment l’intention de détrôner ses parents dans leur métier respectif, juste devenir assez connue pour qu’on reconnaisse son talent. Sans doute pas assez pour recevoir des demandes d’autographes, elle n’avait même pas de signature propre à elle, mais ce n’était pas son désir, donc pour l’instant apprendre avec son professeur était largement suffisant.

Ses parents, quant à eux, n’avaient pas l’intention de faire de leur fille un amateur en danse ou en vente d’antiquités, ils voulaient surtout assurer la relève de la famille Vaucourt. Dans leur plan d’avenir, ils avaient prévu beaucoup de choses, notamment de la faire grimper jusqu’aux plus hauts afin de faire d’elle le sommet du métier qu’elle commençait à peine à exercer. Un beau jour, alors que Clarence rentrait de son cours de danse presque quotidiens, un vendredi soir, avec sa mère, celle-ci et son père l’invitèrent à table. Du haut de ses douze ans, après cinq ans d’apprentissage quasi ininterrompues, elle s’attendait à recevoir des remerciements, notamment un cadeau énorme pour tous ses efforts. Elle qui ne connaissait pas les examens de fin d’année ni les interrogations, du moins par écrit et notées sur dix ou vingt, elle ne recevait pas de cadeau particulier. Ses parents considéraient la danse, pour leur fille, comme un loisir, jusqu’à ce qu’elle rejoigne cette haute école renommée des Blues.

-Cher père, chère mère, de quoi voudriez-vous me parler ?

-Ta mère et moi nous sommes concertés, et nous voudrions t’offrir une récompense de taille pour ta cinquième année de cours de danse.

-Exact, pour en venir au fait sans plus tarder, j’ai dans l’intention de t’inscrire à la Blue Sea Royal Highschool. Si tu le ne sais pas, c’est la plus prestigieuse école de danse des Blues.

-Je serais ravie d’y entrer, tout le plaisir est pour moi, surtout un si grand cadeau venant de mes chers parents !

-Nous savions que ça te plairait, tu pars pour North Blue une fois que tu auras fait tes valises, la rentrée n’est que dans deux mois, tu as largement le temps.

-North Blue ? C’est assez loin, si je puis me permettre cette remarque, êtes-vous certains qu’elle se situe dans une contrée si éloignée de la nôtre ?

-Nous avons bien étudié la carte de North Blue, il n’y a aucune erreur possible, nous avons même téléphoné à nos contacts, tu n’as rien à craindre, nous avons pensé à tout.

-Si je me souviens bien mes cours d’histoire, il y a Grand Line à traverser, et deux fois Calm Belt, vous avez envisagé les dangers que nous expose ce voyage ?

-Bien sûr ma chérie, j’ai spécialement téléphoné à mon contact au gouvernement, il m’a assuré qu’il prendrait soin de nous envoyer l’escorte idéale. Ce ne sera pas des marines mais des agents très spéciaux qui sont passés maitres dans l’art de l’assassinat de criminels, avec eux ce voyage sera aussi dangereux que nager dans le bassin d’un mètre de profondeur. Tu peux avoir confiance.

-Bien que cette pensée me terrifie, je dois bien reconnaître que si ils sont capables de tuer, je ne devrais rien craindre. Néanmoins permettez-moi d’y placer une objection : est-ce vraiment la plus grande école de danse des Blues ? Et je vais y rester combien d’années ?

-Bien que je ne me souvienne pas t’avoir transmise tant de curiosité, je vais la satisfaire en répondant à toutes les questions qui franchiront tes lèvres. Pour commencer, n’aie crainte, c’est bien la plus renommée, moi-même y suis allée étant enfant, et regarde donc ce que je suis devenue. Ensuite, nous prévoyons de t’y faire étudier six ans, jusqu’à ta majorité autrement dit, donc assez d’années pour que tu puisses devenir mieux que très douée. Même si tu ne le demandes pas, je sais que tu sauras tous les épater, nous ne paierons personne pour te donner des bonnes notes. Bien entendu, si jamais un professeur menace de te renvoyer, si tu fais de ton mieux à chaque cours, nous ferons en sorte qu’il change d’avis rapidement. D’autres questions ?

-Oui, juste une dernière, puisque vous le permettez. Que deviendront mes amis sans moi, ici, à Goa ? Ils vont me manquer terriblement, et l’inverse aussi !

-Ne t’en fais pas, Clarence, tu ne compteras pas tes amis une fois entrée dans cette haute école, ils seront aussi nombreux que le nombre de paires de chaussures que tu possèdes !

Sur ces paroles, la jeune danseuse baissa la tête et ne dit plus rien, de peur de se faire une fois de plus recouvrir d’arguments plus convaincants les uns que les autres. Certes son rêve était bien évidemment d’exceller dans ce métier qu’est la danse, pas de se faire des amis, ça faisait partie des petits bonus. En plus elle n’appréciait pas vraiment les autres gamins de riches que ceux qui se sont liés avec elle et elle avec eux, ils étaient trop confortablement lovés dans leur cocon de richesse. Leur comportement était presque aussi détestable que ces dragons célestes dont elle avait vaguement entendu parler, ils ne respectaient personne d’autres que leurs parents et leurs amis. Clarence ne voulait pas devenir comme eux, alors elle sélectionnait les moins atteints, comme elle, à son niveau, et essayait de se lier d’amitié avec eux, ce qui lui avait bien réussi. Des années de camaraderie, parties en fumées, c’était là sa pire crainte, et elle risquait bien de la voir se réaliser si elle entre dans cette école. Elle ne savait plus vraiment quoi penser de cette proposition, au début elle pensait que cet établissement se situait au Royaume de Goa, comme la maison de son professeur. Vu qu’il semblait sans fin pour la jeune danseuse, ce serait logique qu’elle découvre une haute école dans un coin jusqu’alors inexploré par elle. Malheureusement tout ne se trouvait pas à Goa, il fallait parfois voyager pour devenir quelqu’un, et c’est ce qui lui faisait peur, justement. Clarence devait choisir entre son avenir et ses amis, surtout qu’ils étaient de valeur, et qu’en avoir une centaine médiocres n’était pas mieux que de fréquenter ces fils de riches imbus d’eux-mêmes et arrogants de par leur stature.

Finalement elle avait fait son choix, et il était aussi clair que le cristal qu’elle avait reçu l’année dernière par ses parents à l’occasion de son anniversaire. Il était hors de question de partir à North Blue et abandonner tout ce qu’elle a de plus cher, ce n’était pas du tout envisageable. D’un bond, Clarence se leva de sa chaise les poings serrés et le regard froncé, tous deux traduisant sa détermination. Elle leur annonça alors clairement son refus d’aller dans cette école, et par la même occasion de devenir une très célèbre danseuse reconnue dans le monde. En plus elle se doutait que dans cette haute école les gens la prendraient comme une campagnarde à peine sortie de sa maison, ce qui était presque vrai car ses parents la cloitraient chez eux depuis des années. Une fois son petit discours sur l’amitié terminé, elle repoussa d’un geste vif sa chaise derrière elle en faisant évidemment attention à ne pas la renverser. D’un pas rapide et décidé, elle prit la poignée de la porte du salon et se dirigea vers les escaliers menant au premier étage. Elle savait ce qu’il y avait à cet étage, sa chambre, la salle de bain, mais surtout la salle d’exposition personnelle munie d’un système de sécurité de dernière génération. Pour tous les voleurs imprudents qui oseraient s’en prendre aux œuvres exposées, deux épais volets en métal étaient dissimulés au-dessus de la porte et de la fenêtre, de façon à le piéger rapidement si jamais il déplaçait l’objet. D’un geste de la main, Flavien prit une petite télécommande et désactiva l’alarme dans la salle, comme Clarence y entrait. Une fois devant l’objet en question, la jeune fille souleva le couvercle cubique de sur son socle en pierre, et prit la chose en main. Il s’agissait d’un fruit du démon, d’une couleur et d’une forme bien caractéristique à ceux des livres qu’elle lisait dans sa jeunesse. Ses parents faisaient parler de leur collection de pierres précieuses et de fruits du démon, bien qu’ils ne possèdent pas énormément de chaque sorte, elle savait très bien que c’était un vrai. L’odeur qui se dégageait de ce fruit démoniaque était à la fois sucré et fade, et son cœur battait de plus en plus vite en entrant en contact avec son écorce ornée de spirales. Mauve comme ses cheveux, il donnait comme une impression de mystère quand elle l’observait dans ses moindres détails. Ses parents, connaissant très bien leur fille, cultivée et sans cesse avide de connaissance, autant dans la danse que dans les choses de ce monde, ils craignaient qu’elle ne fasse ce qu’ils redoutaient. Malheureusement au moment où Flavien s’avança vers elle pour la raisonner, celle-ci planta sa mâchoire dans le fruit et en arracha un gros morceau.

Chapitre cinq : Un départ prématuré


L’inquiétude pouvait se lire dans les yeux des deux parents, certains se seraient même évanouis, mais ils connaissaient trop bien leur fille pour être aussi étonnés de ce comportement impulsif. Après tout, ils l’avaient élevée seuls, ils connaissaient ce genre de choses chez elle, ce petit côté contestataire qu’elle pouvait avoir parfois, mais jamais ils n’auraient imaginés qu’un jour elle se maudirait volontairement pour prouver à ses parents qu’elle était sérieuse. Elle non plus d’ailleurs. La jeune danseuse n’avait pas vraiment d’idée pour son avenir, mais jamais elle n’abandonnerait ses amis, et c’était la seule chose qu’elle voulait.

Une texture farineuse, aussi ferme qu’une pomme, mais sec comme du pain, avec un goût à la fois amer et sucré, certes qui ne lui avait pas déplus dans l’instant, mais qui lui donnait un certain arrière-goût très désagréable une fois avalé, ni amer ni sucré, juste désagréable, comme une haleine matinale. Une fois la bouchée avalée sans trop de problèmes, Clarence lança le fruit vers son père qui le rattrapa avec les réflexes d’un rugbyman, sachant très bien qu’elle avait englouti à elle toute seule des milliers de berrys en une seule bouchée. Il prit néanmoins le temps de la regarder un instant droit dans les yeux, avant d’aller jeter le fruit à la poubelle, la laissant avec sa mère. Un long soupire s’échappa alors de sa bouche, il avait vu dans les yeux de sa fille l’inconscience pure, doublé d’une envie indomptable de garder ses amis. Il n’était ni triste ni fâché, juste perplexe, comme si il venait de découvrir une nouvelle, immense facette chez sa fille, ce qui était le cas, malheureusement. Jamais il n’aurait cru qu’elle serait capable de tenir tête à l’alliance que formaient son père et sa mère, certes elle n’avait rien fait d’irréparable, elle gardait toujours la place de fille unique dans le foyer, mais il craignait qu’elle ne soit plus jamais comme avant. Au fond de lui il avait peur qu’il lui pousse un autre bras ou une autre jambe, qu’elle se transforme en monstre, ou qu’elle se mette à cracher du poison ou du feu. Certes il ne lisait pas beaucoup les livres sur les fruits du démon, il apprendrait alors qu’ils sont parfaitement dissimulables dans tous les cas. Quant à sa mère, Cécilia, elle s’approchait de sa fille pour la prendre dans ses bras, sa grande fille de douze ans qui venait de modifier à tout jamais son avenir de ce simple coup de dents dans le fruit. Clarence courut alors dans ses bras en versant une petite larme, accompagnées par celles de sa mère. Elle s’en voulait beaucoup de ne pas avoir assez bien élevé sa fille, elle ne pensait qu’à l’avenir de la famille et celui de sa fille, alors qu’elle n’avait qu’à la laisser s’épanouir dehors ou choisir quel serait son futur métier. Elle avait eu de la chance de ne pas avoir trop appréhendé la danse dans sa tendre enfance, mais là elle savait que ce n’était plus possible de lui imposer l’avenir qu’elle lui avait fixée.

Sa fille avait malheureusement imposé son avenir à soi-même, il fallait qu’elle continue sur sa lancée, celle qu’elle avait choisie. Du haut de ses douze ans, elle était très effrayée de devoir quitter ses parents si tôt, mais heureusement elle avait des amis sur qui compter, et aussi des parents qui sauraient la conseiller et bien la préparer. Clarence devait quitter ses parents, sinon ils seraient contraints d’argumenter pour qu’elle reste, mais elle avait bien trop profité du cocon familial pour se permettre de s’entrainer à son nouveau pouvoir chez elle. Qui plus est, ce pouvoir dont elle ne connaissait même pas le type, Paramécia, Logia ou Zoan, ni la couleur. Pour elle, le meilleur moyen de prouver à ses parents que son avenir peut être glorieux sans passer par la danse en haute école, c’était de commencer par se débrouiller seule dans le monde du dehors. Pas sortir de la maison et mendier dans la rue, non, sortir du Royaume de Goa. Il était temps qu’elle profite des oiseaux, des fleurs, du climat imprévisible, qu’elle explore le monde et qu’elle fende les mers de son navire. Bien entendu elle ne comptait pas fuguer, ce serait la pire des façons de leur dire au revoir, c’est pour ça que dès le lendemain, après une bonne nuit de sommeil et de réflexion, elle demanda à ses parents de la rejoindre sur la table du salon ; bizarrement, c’était elle qui voulait discuter, pas ses parents, cette fois.

-Comme je vous l’ai dit hier, je n’ai nullement l’intention de partir à North Blue autrement qu’en l’explorant par moi-même, je désire quitter le foyer familial ainsi que le Royaume de Goa afin de faire mes preuves dans le monde réel, si je puis m’exprimer ainsi.

-Mais as-tu pensé à tous ces écueils qui fourmillent dehors ? Comment comptes-tu t’en sortir seule du haut de tes douze ans ? Tu n’es pratiquement plus sortie…d’ailleurs tu n’es jamais sortie du Royaume de Goa, tu ne sais pas ce qui t’attend, sans vouloir te sous-estimer.

-Je le sais très bien que je n’ai que douze ans, mais vous n’aurez qu’à engager des personnes pour me protéger, comme pour aller à North Blue.

-Tu n’y penses pas, tu ferais une cible si facile avec des gardes du corps, les criminels ne feraient que profiter de leur absence encore mieux pour t’enlever et demander une rançon.

-Non, bien entendu, pas d’agent à proprement parler, mais vous pourriez le faire passer pour mon oncle.

-Sans vouloir briser ton plan si bien ficelé, mais avec quels moyens comptes-tu te débrouiller dehors ? Je ne peux garantir que tu auras une maison partout où tu iras, nos dépenses ne sont pas infinies…

-Elle a raison, laisse-nous te donner au moins assez d’argent pour manger le temps que tu trouves un travail comme les grands, ou que ton soi-disant oncle sache te donner lui-même un travail facile et ainsi te payer comme un ouvrier normal.

-D’accord, je vous laisse subvenir à mes futurs besoins, je crois que je n’aurai pas à le regretter si un jour j’ai besoin de manger et que je n’ai pas d’argent sur moi.

Plus la conversation avançait, plus Clarence ressentait de l’hésitation à quitter ses parents, mais il le fallait, pas pour elle, mais pour son avenir. Douze ans à rester tous les jours de l’année chez elle, ou chez son professeur, c’était bien assez pour commencer à découvrir le monde, surtout qu’elle n’allait pas loin de sa maison et que sa mère l’accompagnait partout, il fallait qu’elle change d’air. Ainsi, elle leur exposa son idée de passer encore quelques jours à la maison afin que son père contacte son ami au gouvernement afin qu’il engage sur le long terme un agent du Cipher Pol 9 qui lui servirait d’unique garde du corps. Elle n’aimait pas trop partir seule, elle avait très peur, mais heureusement le temps qu’elle s’habitue au monde extérieur, elle aurait un garde du corps personnel pour lui éviter toute mauvaise rencontre. Sans interrompre le fil de la discussion, ses parents se permirent, d’un commun accord, de conclure un marcher avec leur fille. Il fut alors convenu qu’une fois son indépendance gagnée et l’agent renvoyé au gouvernement après avoir fini sa mission, elle ne devait pas se faire remarquer. Ils s’étaient expliqués en lui disant que beaucoup de criminels appelés pirates aimaient faire le mal et se retrouver sur un morceau de papier avec une somme faramineuse en-dessous. C’était ce qu’on appelait un avis de recherche, il constituait à informer la population de la gravité de leurs méfaits et les inciter à tout faire pour le mettre derrière les barreaux. Morts ou vivants, peu importait la marine, du moment qu’une menace était éliminée, la vie leur importait peu. Certes c’était très honteux de ne pas s’en préoccuper, mais le marché était clair, elle ne devait figurer sur aucun avis de recherche, ni même se faire enlever, car si ils recevaient la moindre rançon ou avis de recherche la concernant, elle leur promettrait alors de revenir chez eux pour de bon.

Ainsi, Clarence avait fini de discuter avec ses parents et elle commençait déjà à faire ses valises, à commencer par emporter avec elle le strict minimum, à savoir des vêtements de rechange, une brosse à cheveux ou deux, et d’autres accessoires pour soigner son apparence. Le savon aussi faisait partie des éléments, il ne fallait pas qu’elle salisse son corps, ni sa réputation, et encore moins celle de sa famille. En d’autres termes, il fallait qu’elle vole de ses propres ailes mais sans les salir, le plus important était de rester prudente en tous cas. Jamais elle n’aurait imaginé prendre cette expression à la lettre.

Chapitre six : Adieu Goa


Quelques jours plus tard, un sac à dos sur elle, d’un pas décidé, Clarence franchissait le long couloir avant de rencontrer la porte d’entrée. Imposante et dissuasive, elle semblait empêcher la jeune danseuse de sortir, mais elle ne se laissa pas intimider et l’ouvrir de façon vive et d’un mouvement contrôlé afin de ne pas la claquer contre le mur. Elle n’était pas en colère, juste un peu effrayée par la découverte précipitée du monde extérieur au Royaume de Goa. Dehors l’attendait un homme en t-shirt vert foncé, avec des lunettes de soleil et un pantalon en jeans, la mode du parfait citoyen en quelque sorte. Habillée d’un t-shirt sans haut de couleur mauve, et d’une jupe de style pliée de couleur vert turquoise, Clarence espérait passer aussi inaperçue que son oncle, ou l’agent chargé de sa protection, non pas que les oncles ne protègent pas leurs nièces dans ce riche milieu. Elle était clairement parée à explorer le monde du dehors et lui prit alors la main en souriant, les sourcils retombant de temps en temps, traduction de l’angoisse qui la tenaillait. D’un pas très sûr de lui, l’agent Smith, ou oncle Gustave pour les clients, marchait  vers le port, les cheveux sans chapeau et le sifflotement à la bouche. Il paraissait très insouciant, mais était un redoutable combattant, d’un coup de jambe il avait déjà fendu des rochers comme des arbres entiers, sans compter que son doigt valait toutes les armes à feu du monde, le meilleur oncle de la planète en clair ! La jeune fille était de plus en plus rassurée quand elle se trouvait à ses côtés, même si elle se doutait qu’il ne pourrait pas toujours lui servir de tuteur pour grandir. Elle voulait au moins en profiter le plus longtemps possible afin de jouir de la meilleure aide qu’une riche enfant de douze ans puisse mériter.

-Dites monsieur, enfin je veux dire, oncle Gustave, c’est vrai que tes coups de pieds viennent à bout de n’importe quoi ?

-Ha ha, je vois que ton père n’a pas l’habitude de sous-estimer notre organisation ! En effet, mes coups de pieds sont très puissants, garde ça pour toi, mais je suis aussi capable de trancher net en deux un arbre en deux mieux que la plus efficace des tronçonneuse.

-C’est vraiment impressionnant, et toutes les personnes comme vous maitrisent si bien ce coup de pied miracle ?

-Un coup de pied ouragan pour être exact, et non, tous ne le maitrisent pas, je suis un oncle très expérimenté, on m’a chargé de ta protection à cause de ton jeune âge, et si je puis me permettre, tu n’es pas n’importe qui, ils ont fait appel à la crème de la crème.

-Et quand je serai capable de me débrouiller par mes propres moyens, vous retournerez dans votre organisation ?

-Non je ne t’oublierai pas, Clarence, si c’est de ça dont tu as peur, je ne fais pas ça pour l’argent mais pour la découverte, et pour l’entrainement aussi, je l’avoue. Si jamais tu as besoin de moi, tu as cet escargophone dans ton sac qui te reliera directement avec les grands patrons. Si jamais tu venais à te retrouver en danger, ce que je ne te souhaite pas, tu n’auras qu’à donner ta position, et dans les vingt-quatre heures nous te délivrerons.

Le visage de la jeune fille s’illumina d’un large sourire, les yeux plissés, alors qu’elle tâtait à travers son sac, le petit engin qui la reliait au CP9. C’était si difficile à croire que des gens aussi puissants puissent exister, surtout capable de fendre un arbre sans le toucher, et de le faire tomber loin de lui, sans doute. Il devait aussi être bon avec les poings, cela devait être un excellent adversaire pour quiconque ayant un minimum de mauvaises pensées pour capturer la jeune fille en prenant en compte la présence de son oncle. Ainsi habillé, en plus, il risquait tout sauf se faire démasquer, un homme aussi insouciant de la mode et de tout ce qui l’entoure ne devait même pas avoir la moindre connaissance en combat. Et pourtant, le contraste, aussi épais soit-il, entre sa vie d’agent et d’oncle, en disait long sur l’expérience de son protecteur, autant en combat qu’en camouflage. Alors que ses collègues se baladaient en costume trois pièces à cravate et à lunettes de soleil, lui ne gardait que les lunettes et troquait son apparence soignée pour une totalement décontractée. Elle sentait qu’elle ne risquait rien à ses côtés, comme un ange gardien venu du ciel.

…quelques heures plus tôt…

Le pas rapide et déterminé, l’inquiétude clairement visible, Clarence se dirigeait vers une maison en particulier. D’un coup sec, elle abattit fermement la poignée en or sur la porte plusieurs fois d’affilée. Un court instant plus tard, une dame qu’elle connaissait très bien lui ouvrit avec un grand sourire. La jeune danseuse lui demanda alors poliment si elle pouvait parler quelques instants avec Justin, son dernier meilleur ami. Sans vraiment perdre de temps avec les formalités, mais sans oublier de prendre de ses nouvelles brièvement, Clarence l’attira un peu à l’écart et lui demanda de parler discrètement. Elle lui expliqua alors qu’elle avait réussi à convaincre ses parents de la laisser explorer le monde, alors il comprit ce qu’elle voulait : son escargophone. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi cette envie soudaine, à douze ans, de vouloir explorer, mais vu qu’il l’aimait beaucoup, il ne pouvait pas se permettre de la laisser seule dans cette expédition.

Aussi, c’est avec plaisir qu’il alla chercher un escargophone qu’il lui remit et qu’elle glissa dans son sac à dos. Justin était le dernier de la liste, elle venait de demander celui de chacun de ses amis afin de toujours rester en contact avec sa bande. Dans la haute école qu’elle devait fréquenter au lieu de ce voyage, Clarence se disait qu’elle n’aurait pas eu droit à autant de communication que si elle était entièrement libre, et ses camarades n’auraient alors des nouvelles d’elle qu’à des heures bien précises et durant un temps limité. Avec ces escargophone, c’est comme si elle emportait tous ses amis avec elle, comme si ils l’accompagnaient partout où elle allait, et en plus de ça elle était libre de discuter avec eux quand elle le voulait, comme si elle était à la maison.

Une fois rentrée à la maison, son père l’accompagna jusqu’au salon où il la fit s’asseoir sur l’un des divans de la pièce, pendant qu’elle déposait son sac chargé de tout un tas de choses sur le sol à côté d’elle. Flavien la regarda dans les yeux en croisant les doigts en face de son menton, il avait quelque chose d’important à lui annoncer. Un agent du CP9 venait d’arriver sur l’île, il avait été payé et entièrement briefé sur sa mission, comme si il avait toujours été assigné à elle. Un costume noir, un chapeau et des lunettes de soleil, le tout pour une allure intimidante d’assassin froid et sans pitié. Clarence ne put s’empêcher d’avaler sa salive le moins bruyamment possible afin de ne pas se laisser aller par la peur. Flavien l’invita à boire un peu avant de commencer sa mission, ainsi que prendre un peu de repos, lequel accepta avec plaisir. Il savait qu’il devait avoir une forme olympique afin de protéger Clarence durant ces années, c’est pour ça qu’il ne refusait rien qui pouvait lui faire regagner de l’énergie après avoir franchi une grande partie de Grandline. Il avait fait au plus vite pour rejoindre la famille Vaucourt, c’était le minimum de regagner un peu d’énergie. Une fois l’agent prêt et disponible pour la mission, Cécilia entra dans la pièce en lui apportant des habits, celui de son mari qu’il utilisait pour partir en vacances. L’homme la remercia alors brièvement et alla se changer séance tenante dans la salle de bain qu’elle lui indiqua juste après. Deux bonnes minutes plus tard, l’agent, ou plutôt l’oncle de Clarence fit enfin sa vraie entrée en scène, d’une allure bien plus confiante et détendue qu’auparavant. Ils étaient prêts pour le voyage en question, et bien évidemment c’est avec des questions plein la tête que Clarence se leva et marcha avec lui vers la sortie.

…de retour dans le présent et quelques minutes plus tard…

Le plancher grinçait un peu quand Clarence posa la première fois le pied sur le navire, elle manqua même de tomber, si son oncle n’était pas là pour la retenir. C’était la première fois qu’elle montait sur quoique ce soit sur l’eau, que ce soit un navire un même une petite barque, ses parents ne le lui auraient jamais permis. En plus le bateau tanguait beaucoup, elle avait du mal à croire que tout le monde tenait sur ses pieds comme sur la terre ferme. L’habitude lui manquait sans doute, ça ne pouvait être que ça. Une fois tout le monde à bord, le capitaine ordonna le déploiement de la grand voile ainsi que la levée de l’ancre, c’est alors que la navire se mit à avancer doucement, puis de plus en plus vite, jusqu’à atteindre sa vitesse normale. Clarence n’avait heureusement pas le mal de mer mais elle se demandait si il existait des maladies qu’on attrape uniquement en mer. La jeune danseuse regardait au loin le Royaume de Goa s’éloigner, car il était clair que si elle voulait quitter sa ville, son pays, son île natale, elle devait vraiment prendre du recul. Selon son oncle, la prochaine île était Logue Town, un endroit où la marine était maitre à bord et où les criminels se faisaient discrets. Elle n’allait pas tarder à savoir à quel point le monde était grand mais plus important que tout, quel était exactement son pouvoir ainsi que son utilité, car elle n’en avait toujours pas vu la couleur, jusqu’à présent.

Chapitre sept : Adieu Clarence vaucourt


Les jambes chancelantes, fatiguée de s’entrainer à garder l’équilibre, Clarence marchait du mieux qu’elle pouvait, alors que le bateau avait accosté au port de Logue Town après plusieurs heures de route à fendre East Blue. L’embarcation n’était pas comme les autres, elle était accompagnée de puissantes roues à aube qui propulsait le navire au-delà de la vitesse que lui donnait le vent. Ainsi, ils pouvaient arriver plus vite n’importe où où ils désiraient se rendre, ce que Clarence trouvait ingénieux. Alors que son oncle lui demandait de ne pas trop forcer sur la marche, la jeune fille observait les alentours avec un grand intérêt. C’était donc ça le monde du dehors, l’odeur, le paysage, l’ambiance générale, la population, les commerces, tout était clairement différent du Royaume de Goa. Il n’y avait pas autant de choses en or, et la rue était plus bruyante, on pouvait même entendre de la musique provenant d’un bar, selon ce qui était indiqué sur la façade. Mais sans doute ce qui était le plus intéressant, c’était cet énorme échafaudage qu’on voyait difficilement du port mais qu’on pouvait mieux admirer une fois la place atteinte. D’après ce que Gustave disait à ce sujet, et alors qu’ils s’approchaient, le Roi des Pirates Gol D. Roger, souverain de l’ancien temps, était mort sur cet échafaudage, et né dans cette ville. En regardant ses pieds, elle ne put retenir son admiration en se disant qu’elle marchait sans doute au même endroit que Roger il y a des centaines d’années. Elle respirait le même air que lui à l’époque, et fréquenterait sans doute les mêmes établissements ! Clarence était si heureuse qu’elle courut directement au pied de l’échafaudage et se mit à le gravir doucement mais sûrement. Loin de son oncle l’envie de jouer les rabat-joie, il la laissait faire absolument tout ce qu’elle voulait, vu que sa vitesse de déplacement exceptionnelle due au Soru pouvait aisément la rattraper avant qu’elle ne touche le sol. C’était un des avantages à avoir un Super Oncle à ses côtés, il lui laissait faire ce qu’elle voulait et quand elle le voulait, dangereux ou pas, et si jamais ce genre de choses tournait au vinaigre, au moins ça lui servirait de leçon ; après tout, si on ne mettait pas sa main sur un four à plaques chauffantes ardent au moins une fois, comment saurait-on que ça brûle ? Il fallait au moins s’exposer une fois au danger pour le réaliser, c’était une bonne chose pour Clarence si elle venait à tomber. Son oncle était simplement là pour lui éviter des blessures, pour assurer sa protection, il n’avait pas du tout envie de la surprotéger comme l’avaient fait sa mère et son père durant tant d’années.

Clarence semblait avoir de plus en plus d’énergie à grimper en haut, et bien qu’elle ait un peu le vertige, elle n’abandonnait pas. Après deux bonnes minutes, la jeune danseuse arriva enfin en haut de l’édifice, elle se mit alors debout pour surplomber Loguetown, quand elle aperçut Gustave tout en bas. La petite remarque ne put s’empêcher de franchir sa bouche, celle qui comparait les gens du bas à des fourmis, tellement elle était haut placée. Elle fit alors quelques pas en arrière pour admirer la vue, c’est alors que l’un de ses pas marcha dans le vide et lui fit inévitablement perdre l’équilibre. Un petit rire s’échappa alors de la bouche de l’oncle qui s’attendait tellement à ce qu’elle tombe qu’il aurait pu lancer un pari à cent contre un. D’un geste vif, il poussa de son pied par terre pour se propulser vers elle et l’intercepter en plein vol, avant de retomber gracieusement sur le sol tel un oiseau. Le sourire un peu gêné, Clarence s’excusa un instant envers son oncle qui lui fit comprendre même avant sa question qu’il ne s’était même pas foulé pour la rattraper, et que par conséquent, ce n’était pas grave. Après tout il était payé pour ça, alors autant se dégourdir un peu les jambes, il en avait bien besoin. Le seul petit problème, c’est la plume blanche qui venait de tomber sur le sol et qui semblait provenir du bras qui grattait la tête de la jeune danseuse.

Quand Clarence s’en aperçut, après un délai étrangement long, elle paniqua dans la seconde et chuta au sol, constatant qu’elle avait un long bec qui dépassait et des pieds à trois doigts crochus et pointus. Après avoir repris son calme, elle en déduisit que c’était un Zoan qu’elle avait ingurgité, heureusement pas de ces fruits du démon compliqués à utiliser et incontrôlables. Heureusement elle n’avait pas de pouvoir particulièrement voyant, juste de grandes ailes blanches, des plumes un peu partout, et des serres plutôt maigres. Si elle avait provoqué une colonne de feu en tombant, ou gelé tout le sol autour d’elle en retombant, cela aurait été bien différent. Par chance, personne n’avait remarqué l’enfant qui jouait sur l’échafaud, les touristes étaient si nombreux, ça faisait longtemps qu’on ne les remarquait plus après un certain temps. Gustave abattit alors sa main dans le dos de la jeune fille, ce qui lui fit reprendre sa forme normale d’humaine, constatation pas très surprenante. Si une grande peur l’avait transformée, la saisir inverserait le processus, et comme son pouvoir était encore un peu endormi, ça avait toutes les chances de fonctionner comme le hoquet. Clarence se releva alors et se courba pour s’excuser, mais elle ne comprenait pas que c’était une bonne nouvelle pour elle.

Gustave l’emmena alors dans un petit parce pas très loin de la ville, dans une étendue d’herbe où peu de monde se trouvait. Une fois là-bas, il lui proposa de s’entrainer un peu à voler, ce qui était selon lui la prochaine étape après la découverte d’un pouvoir de volatile. Au moins avec cette faculté, elle ne risquait plus, une fois « débarrassée » de son garde du corps, de tomber de bien haut sans personne pour la rattraper. Devant une logique aussi évidente, Clarence accepta, même si elle n’avait jamais essayé de voler de sa vie, sauf en dansant, mais pas à la manière d’un vrai oiseau, c’était inédit pour elle. La jeune danseuse monta alors dans un arbre à nombreuses branches et se laissa tomber vers le sol dans le but que son pouvoir se déclare, mais elle finit dans les bras de son oncle, étrangement sans plumes. Elle resta alors au sol et écarta les bras horizontalement avant de fermer les yeux. Il fallait qu’elle mette sa concentration au maximum, qu’elle force sa transformation, comme si elle-même changeait ses bras en aile et ses jambes en serres. Après avoir estimé le temps de concentration assez long, elle se mit simplement à courir en ligne droite, suivi bien évidemment de son oncle. Elle se disait qu’en sentant l’air sur son corps, son pouvoir chercherait à suivre la suite logique et donc la faire s’envoler. Et heureusement c’est ce qu’elle avait imaginé qui se produit, son corps entier se changea en colombe et elle sentit son buste de plus en plus léger. Après avoir senti le bon moment, elle poussa sur ses pieds, ce qui la fit décoller à quelques mètres du sol, mais elle retomba bien vite une fois les yeux rouverts pour regarder le monde depuis le ciel, encore une fois dans les bras de son oncle.

Heureusement cette étape fut rapidement franchie, surtout avec la légèreté qu’elle avait acquise avec la danse, ça lui paraissait presque élémentaire. Le seul point à modifier était de ne pas ouvrir trop vite les yeux et de ne surtout pas rompre la concentration. C’est seulement au bout de plusieurs heures d’essais presque tous réussis, que Clarence maitrisa le vol. Les ailes étant très larges, c’était aussi facile que de faire s’envoler un cerf-volant, mais elle redoutait toujours les bourrasques de vent qui la faisaient perdre l’équilibre. Après tout, on ne pouvait pas voler parfaitement dès la première journée, il fallait s’entrainer.

Logue Town était devenu leur terrain d’entrainement, surtout qu’avec l’argent que ses parents lui avaient confiée, à elle et son oncle, ils pouvaient se payer une chambre pour eux deux. Ainsi ils pouvaient à loisir venir s’exercer tous les jours, ce qui était encore plus grisant que d’aller danser dans un salon de riche, car elle prenait le grand air ! C’est ainsi qu’au fil des jours elle se mit à voler de mieux en mieux, jusqu’à ce qu’elle atteigne l’aise absolue dans les airs. Peut-être pas au point de faire des acrobaties aériennes, ou du moins pas encore, mais elle commençait à voler de plus en plus haut et de plus en plus loin. Ses parents la voyaient dans une haute école jusqu’à sa majorité où elle aurait enfin appris à maitriser son talent, mais son oncle pensait au fond de lui que ce pouvoir bien plus intéressant pour elle mettrait beaucoup moins d’années pour se maîtriser. Le tout était de gagner en endurance, mais vu avec quelle énergie elle s’entrainait tous les jours, avec quel acharnement elle domptait le vent pour lui imposer sa direction bien à elle, cela risquait fort d’arriver plus tôt que prévu. Clarence en profitait aussi pour penser, pendant que l’air faisait voler ses cheveux au vent, notamment à la nouvelle vie qu’elle venait de prendre. Clarence Vaucourt était une petite enfant de riche, couvée et nourrie à la perfection, elle aimait danser et ne sortait jamais de chez elle accompagnée, or rien de tout cela ne correspondait avec son nouveau moi. Il fallait qu’elle se trouve une nouvelle identité, un petit surnom qui ferait référence à sa nature de colombe génétiquement modifiée. Shiro pour le blanc, en japonais, avec une lettre plus féminine comme le « a », Tori comme un oiseau, cela donnerait « oiseau blanc » comme surnom, et elle trouvait que ça lui allait bien. Elle se nommait donc Shiratori, et non plus Clarence Vaucourt, Shiratori l’oiseau blanc.


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Dernière édition par Shiratori le Mar 12 Nov - 20:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shiratori Shiratori EmptyMar 12 Nov - 10:16

Coucou et Bienvenue !

Merci de poster après mon message lorsque tu auras terminée ta fiche ! ^^

Bon courage et n’hésite pas à me MP si tu as besoin d'aide ou bien à poster ici-même Smile
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MessageSujet: Re: Shiratori Shiratori EmptyMer 13 Nov - 15:12

Prez terminée ~
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MessageSujet: Re: Shiratori Shiratori EmptyMer 13 Nov - 20:53



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Coucou, ou, heu, bonsoir ! o/

Premier mauvais point, les Fautes, forcément, j’en ai vus assez souvent bien que sur la totalité des textes, cela reste assez peu. Des accords en genre, en nombre, quelques petits manque de vocabulaire inhérent a tout un chacun (des répétitions genre ‘fin’ concernant les cheveux dans le physique), une de syntaxe il me semble… Au final il y en a quand même un certain nombre et c’est assez dommage.

Mentalement, ton personnage me semble un peu trop bonne et dévouée, comme c’est de coutume dans les mentalités de personnages inventés. Pour une fois ceci-di, je trouve que ça colle assez au contexte du personnage et de ce fait, à mes yeux, ça ne joueras pas en ta défaveur mais l’inverse. D’autant que c’est exprimé à la perfection lors de l’histoire.

Pour celle-ci d’ailleurs (l’histoire), j’ai bien fait d’imprimer pour la seconde lecture. C’est très beau, j’ai vraiment beaucoup aimé. La façon de manger le fruit semble simple et à la fois si justifiée qu’on en sort de la monotonie habituelle avec plaisir sans pour autant trop s’en écarter ce qui est tout aussi agréable. Le personnage évolue et on se plait à lire ses brèves aventures. Brèves car c’est bien le mot, je me serais presque crus dans un bouquin.

Les fautes t’enlèvent un bon paquet de point, tout comme le vocabulaire t’en enlève une mini poignée, -40 et -20 précisément sur mon barème :3 Pour le reste je t’adjoint un bonus pour l’extraordinaire longueur de ta présentation qui, malgré cela, n’a en rien perdu en qualité, j’aurai même tendance à penser l’inverse. Ainsi qu’un +50 pour le début de l’histoire qui était vraiment époustouflant considérant que c’est une histoire pour un forum rpg, surprenant, intéressant, posant un certain suspens quand a quant apparaitra ton personnage à toi..

Bref, je prends ma calculatrice *tape des chiffres sur la calculette intégrée à Sakyo* et ca te fais un très modeste 950PFs. On n’est pas loin du « perfect ».

Tu peux dors est dejà te rendre dans la zone des Fiches techniques, des recherches de RP ou bien encore des journal de Bord (pas obligatoire ! ^^).

Bonne continuation et en espérant que tu te plairas à RP ici et avec ton personnage.

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